Le continent, roi du wimax

Une quinzaine de pays déploient cet accès à Internet sans fil. Après Orange à Conakry, Bolloré Telecom lancera son réseau wimax en décembre à Libreville.

Publié le 10 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

À ce jour, près de 101 réseaux wimax ont déjà été déployés sur le continent, selon les chiffres du Wimax Forum publiés en juillet 2009, soit 21 % du total mondial. Plus de vingt projets ont été annoncés pour 2009 dans une quinzaine de pays (Mauritanie, Soudan, Burkina, Côte d’Ivoire, RD Congo, Guinée équatoriale, Nigeria, Ouganda, Gambie…). « L’Afrique est la région la plus offensive au monde dans le développement de cette technologie », confirme un expert. Roger Diogo, ancien de Nortel et spécialiste des télécoms, estime que 15,9 millions de Subsahariens useront du wimax en 2013, soit 5 % des usagers du téléphone mobile. Toujours selon ses calculs, le marché pèsera 2,4 milliards de dollars, dont 1,7 milliard rien que pour le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire et le Cameroun. « De la même façon que le téléphone mobile répondait à la réalité africaine, le wimax c’est l’ordinateur mobile Internet », assure Vincent Bolloré, adepte de la technologie.

Alors que cette technologie peine à s’imposer en Europe, elle pallie les infrastructures filaires insuffisantes sur le continent, et s’affranchit des câbles de cuivre des lignes téléphoniques en passant par le réseau hertzien pour offrir Internet sans fil. « L’essor du wimax est lié à celui d’Internet, or la demande de connexion Internet est de plus en plus forte en Afrique », explique Bernard Mazetier, directeur des projets transverses sur le continent chez Orange. L’Afrique subsaharienne affiche le plus faible taux de pénétration d’Internet et du haut débit au monde, « respectivement inférieurs à 7 % et 1 % » (contre 40,4 % et 2 % pour l’Afrique du Nord), note l’OCDE en 2009.

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Mais la demande croissante de large bande (moins de 1 % des ménages subsahariens y ont accès) alliée à la dérégulation du secteur ont créé de nouvelles opportunités. Grâce à Vodacom, l’Afrique du Sud est le pays subsaharien le mieux desservi. Et MTN a décroché des licences dans six pays (Afrique du Sud, Ouganda, Rwanda, Cameroun, Nigeria, Côte d’Ivoire). Orange s’est lancé dans sept pays (Mali, Niger, Guinée-Bissau, Botswana, République centrafricaine, Cameroun, Guinée-Conakry). « Nous acquerrons des licences ou on s’associera à des partenaires déjà actifs », indique Antoine Abou Khalil, porte-parole de Zain, à l’affût en RD Congo.

Projet à Abidjan

De son côté, Bolloré Telecom testera son premier réseau wimax africain dès le 15 décembre à Libreville. Une cinquantaine de clients « cobayes » disposeront d’un débit de 1 Mb. Coût de l’opération : entre 200 000 et 300 000 euros. L’une des trois antennes émettrices, dont l’installation a été confiée au chinois Huawei, sera placée au cœur du port. Elle profitera à Africa Bolloré Logistics, qui gère le terminal à conteneurs du port, pour des opérations de vidéosurveillance sans fil, de traçabilité, de communication avec les navires… Si l’expérience est probante, Bolloré Telecom l’étendra à Port-Gentil, à Conakry (projet gelé pour l’instant) et à Abidjan, où l’opérateur attend une licence depuis 2008. « Pour budgétiser notre investissement en Afrique, il nous faut d’abord connaître l’impact commercial du test à Libreville », note Dominique Roux, président de Bolloré Telecom.

Autant de projets qui échauffent les équipementiers. En Afrique, les chinois ZTE et Huawei sont en passe de supplanter Alcatel, Motorola et Cisco… De son côté, l’israélien Alvarion a remporté en mars 2009 l’appel d’offres du ministère burkinabè des Technologies de l’information pour installer un réseau à Bobo-Dioulasso. Au total, il en a déployé 60 en Afrique, son record.

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Mais le wimax reste cher et concentré dans les villes…

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