« Guerre des races » à la télé

Après une percée aux élections européennes et locales, en juin, le très xénophobe leader du British National Party a été la vedette d’une émission politique sur la BBC.

Publié le 9 novembre 2009 Lecture : 1 minute.

On le surnomme le « Le Pen anglais », et ce n’est pas sans raison. Nicholas John, dit « Nick », Griffin (50 ans) est en effet le leader du British National Party (BNP), une formation d’extrême droite longtemps groupusculaire. En tout cas marginale sur la scène politique britannique. Après dix ans de lutte pour sa reconnaissance, le BNP a, au mois de juin, remporté une première victoire : deux sièges de député européen (dont l’un pour Griffin lui-même) et 6 % des voix aux élections locales. Ce succès, même relatif, en a entraîné un autre : le 22 octobre, il était l’invité de l’émission politique Question Time sur la BBC. Une première pour une personnalité d’extrême droite.

La plupart des médias se sont étranglés d’indignation, mais, au-delà de l’habituelle polémique sur les limites de la liberté d’expression, l’émission a permis de découvrir un personnage certes moins haut en couleur, moins batteur d’estrade que son alter ego français, mais néanmoins bon communicant, quoique un peu crispé.

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Depuis 1982, le BNP mène une discrète mais intense « guerre des races ». Ses cibles privilégiées ? Les musulmans, les juifs et les homosexuels. Ses relations avec les autorités sont loin d’être idylliques, et Griffin lui-même a été condamné à deux reprises : en 1998, pour incitation à la haine raciale ; puis en 2004, pour avoir insulté des musulmans dans un documentaire. Son intervention sur la BBC a rassemblé 8 millions de téléspectateurs. Soit trois fois plus qu’à l’accoutumée. Cette performance médiatique aura-t-elle des répercussions électorales ? Ce n’est, hélas ! pas exclu. Ce qui séduit l’opinion, c’est moins les positions du BNP sur l’Europe (il est contre, bien sûr) ou sur la crise économique que sa critique des méfaits de l’immigration, sa volonté de mettre un terme à ce qu’il appelle le « génocide des indigènes britanniques ». Air connu.

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