Elong Mbassi : « Les Chinois et les Européens se précipitent en Afrique parce qu’il y a quelque chose »

Le secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), Jean-Pierre Elong Mbassi, revient sur le sommet Africités 5, qui se tiendra à Marrakech du 16 au 20 décembre.

cecile sow

Publié le 9 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Comment les collectivités locales et régionales peuvent-elles promouvoir le développement et l’emploi ?

Jean-Pierre Elong Mbassi : S’il n’y a pas de développement local, il n’y a pas de développement tout court. C’est la collectivité locale qui fournit à l’entrepreneur lambda l’eau, l’électricité, le transport et la main-d’œuvre, et c’est cet entrepreneur qui crée la richesse nationale. On ne peut pas aller à la conquête du monde si on ne répond pas aux besoins de base des populations et s’il n’y a pas un tissu économique local solide. Et pour que les collectivités locales jouent pleinement leur rôle, elles doivent nouer un partenariat intelligent avec les acteurs locaux, y compris le secteur privé et la société civile. 

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Cette vision est-elle partagée par les bailleurs de fonds ?

La confiance excessive des Africains dans le rôle des bailleurs de fonds m’interpelle. Le montant des transferts d’argent des immigrés africains vers leurs pays est équivalent à celui de l’aide au développement. Or les immigrés ne sont pas aussi bien reçus que les bailleurs de fonds, sauf dans certains pays comme le Maroc ou le Mali. L’aide internationale est un adjuvant. Elle nous a rendus paresseux. Il s’agit maintenant de se réapproprier notre capacité d’initiative. 

Les instances dirigeantes mesurent-elles pleinement le rôle des collectivités locales ?

Le problème est que rares sont ceux qui ont compris que tout vient du niveau local. Il faut refonder l’État africain, qui doit se souvenir que les pays développés ont été fondés sur les collectivités locales et qu’ils travaillent essentiellement à la satisfaction des besoins de la population.

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Après Africités 4, vous avez déclaré que c’était la fin d’un cycle. Que va apporter Africités 5 ?

Africités 1, c’était pour que les collectivités locales aient voix au chapitre. Ensuite, il y a eu un plaidoyer pour qu’elles obtiennent plus de moyens. Puis, nous les avons interpellées afin qu’elles offrent plus de services. Enfin, on a voulu bâtir des coalitions locales pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement. Notre but est de créer de la richesse et de l’emploi, de donner de l’espoir aux jeunes Africains. Le cycle qui commence doit définir les conditions d’une croissance ancrée dans le vécu des Africains. Ils doivent découvrir ce qu’ils sont. Si des Chinois, des Européens se précipitent en Afrique, c’est bien parce qu’il y a quelque chose.

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