Alain Tehindrazanarivelo
Vice-Premier ministre de Madagascar en charge de la Santé
« Je pensais à mes parents décédés pendant mon exil, et je n’avais qu’un souhait : parcourir le pays pour retrouver mes proches, que je n’avais pas vus depuis avril 2002. Pendant trois semaines, je n’ai rien fait d’autre. » Depuis son retour à Madagascar en avril dernier, après « un long sevrage » en France, l’agenda d’Alain Tehindrazanarivelo a quelque peu été bouleversé. Entre-temps, le virus de la politique l’a rattrapé. C’est en tant que vice-Premier ministre en charge de la Santé du nouveau gouvernement de transition, constitué en septembre dernier, qu’il est revenu à Paris, du 22 au 28 octobre. Au programme : rencontrer d’éventuels bailleurs à l’approche du vote de la loi de finances 2010 et s’entretenir avec les « Africains » de la cellule diplomatique de l’Élysée afin de « faire connaissance ». Sans doute aussi pour faire valoir ses arguments.
Car ce professeur de neurologie, âgé de 49 ans et père de deux enfants, qui a « fait ses classes sous Ratsiraka », entend bien récupérer le temps perdu durant la présidence Ravalomanana. « Il m’était impossible de rentrer car je risquais d’être arrêté », assure cet ancien chef du service de neuropsychiatrie du centre hospitalier universitaire et vice-doyen de la faculté de médecine d’Antananarivo. Un médecin réputé qui goûtait déjà un peu à la politique puisqu’il était parallèlement secrétaire général du ministère de la Recherche.
En mars dernier, avec le renversement de Marc Ravalomanana par les partisans d’Andry Rajoelina, commence une transition qui aiguise les appétits politiques mais qui s’éternise. Avec les récents accords de Maputo, enfin les portes des ministères s’ouvrent aux anciens « exilés ». « Si je représente la société civile dans ce gouvernement, j’assume également mon appartenance à la mouvance Ratsiraka », explique Alain Tehindrazanarivelo, persuadé qu’une élection présidentielle « pluraliste » doit pouvoir se tenir avant le 50e anniversaire de l’indépendance de l’île, le 26 juin 2010.
« Certes, ce nouveau gouvernement a du mal à se mettre en place depuis les accords de Maputo, conclus en août dernier, car les consultations pour la répartition des postes au sein des différentes institutions posent problème », reconnaît-il d’une voix posée. Mais l’essentiel est ailleurs. « Si tout le monde partage le pouvoir durant la transition, tout le monde pourra vérifier le processus électoral et tout le monde pourra se présenter », telle est l’ordonnance médicale prescrite par le professeur Tehindrazanarivelo, qui a bien du mal à masquer ses ambitions.
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