Denis Maho Glofieï : « Le futur chef des armées ne saurait nous oublier… »


Officiellement, la milice du Grand Ouest ne demande rien que la paix. Derrière le discours, pourtant, pointent revendications et mises en garde.

Publié le 9 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Avez-vous peur des sanctions internationales ?

Denis Maho Glofieï : Les Nations unies ne peuvent pas me condamner. Les résolutions disent : celui qui fait obstacle aux accords de paix doit être sanctionné. Nous nous inscrivons dans la logique de la paix et de la sortie de crise. Nous sommes pris en compte dans le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion. À la suite de la signature des accords politiques de Ouagadougou [APO], le président Gbagbo nous a demandé de désarmer. Nous avons commencé et lui avons remis 1 250 armes à feu lorsqu’il est venu en mai 2007. On est également disposés à travailler avec le Centre de commandement intégré [CCI] pour la sécurisation des élections.

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L’accord prévoit la démobilisation de chaque milicien avec 500 000 F CFA pour solde de tout compte. Êtes-vous satisfait ?

Oui, nous sommes favorables à cette disposition. Il faut faire avancer le processus, mais on ne peut pas nous imposer un programme. On veut être associés aux décisions concernant le démantèlement.

Vous avez récemment menacé de bloquer la tournée du président du RDR, Alassane Ouattara, dans l’Ouest… avant de vous raviser.

La population n’était pas contente de sa venue. Aucun cadre de ce parti n’est venu nous saluer après la crise militaire alors que le sang a coulé. Toutefois, les délégués régionaux du parti sont venus me voir, juste avant la visite de leur leader, pour s’excuser. Et Charles Blé Goudé m’a demandé de ne pas empêcher un parti de faire campagne. C’est la raison pour laquelle je suis intervenu à la télévision.

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Vous êtes proche du camp du président Gbagbo. Allez-vous appeler à voter pour lui ?

En tant que branche armée, on ne peut donner de consignes de vote. On va sensibiliser les populations et aider à la sécurisation des élections.

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Et en tant que chef traditionnel ?

Un chef traditionnel a un penchant pour celui qui exerce le pouvoir. C’est notre interlocuteur direct, c’est le garant des institutions.

Que deviendront vos mouvements au lendemain des élections ?

Ils n’ont pas vocation à continuer. Quand c’est fini, c’est fini. Celui qui est forgeron redeviendra forgeron. Même chose pour l’agriculteur.

Aucun de vos hommes ne veut intégrer la nouvelle armée ?

L’APO ne nous attribue pas de poste dans la nouvelle armée. Mais celui qui deviendra chef de l’État, et donc chef des armées, ne saurait nous oublier. Le nouveau président, si c’est Laurent Gbagbo par exemple, sait ce que nous avons fait pour le pouvoir, et une fois l’APO signé, pour la paix. Mais ne prenez surtout pas ça comme une menace…

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