Deux scandales

FRANCOIS-SOUDAN_2024

Publié le 9 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Un autre hiver arrive sur Gaza, et, nous dit l’ex-président américain Jimmy Carter cette semaine, « la punition collective du million et demi de Palestiniens continue ». Un deuxième hiver sous la tente, les abris de plastique, au fond des caves inondées pour ceux que l’embargo israélien prive – entre autres – de ciment, de bois de charpente, de vitres, de clous, mais aussi d’allumettes, de livres scolaires, de pâtes alimentaires, de shampoing et de tout ce qui, aux yeux de Tsahal, peut avoir un « double usage » – ordinaire et… terroriste.

Lisez l’entretien que nous avons réalisé à Jeune Afrique (n°2548) avec une femme courageuse et (trop) peu connue : l’Américaine Karen Koning Abuzayd, commissaire générale de l’UNRWA, l’office des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens. Elle décrit le calvaire des Gazaouis avec une retenue toute clinique et préconise, pour pouvoir espérer qu’un jour la paix soit à l’ordre du jour au Proche-Orient, de commencer par l’essentiel : l’éducation des enfants. Un défi à côté duquel l’annonce (vraie ou fausse) par un Mahmoud Abbas humilié de son retrait programmé de la présidence de l’Autorité, apparaît comme une simple anecdote.

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L’éducation, à Gaza, mais aussi partout en Afrique. Comment ne pas y songer quand on fait le compte des détournements de fonds à la Beac qui n’en finissent plus, depuis que votre journal les a exposés en place publique, de susciter l’indignation de nos lecteurs. Combien d’écoles, de lycées, de dispensaires peut-on construire avec 19 milliards de F CFA ?

Indignation, mais aussi confidences. Scandalisés par les montants qu’ils voient quotidiennement défiler sous leurs yeux, plusieurs cadres de grandes banques parisiennes nous ont discrètement fait parvenir, ces dernières semaines, les relevés de comptes détaillés d’une belle brochette de dirigeants et des centaines de milliers d’euros sur chaque, plus un coffre ; tel ou tel financier, haut-fonctionnaire respectable, se fait transférer à Paris l’intégralité de son salaire mensuel, entièrement épargné tout au long de l’année. Par charité, nous tairons (pour l’instant ?) leurs noms. En leur conseillant vivement de rapatrier ces capitaux et de les investir chez eux dans l’éducation ou la santé. On peut encore rêver…

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