Quand Blair bat sa coulpe

Fouad Laroui © DR

Publié le 2 novembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Il paraît que Tony Blair pourrait devenir le premier président de l’Europe. Nous avons voulu en avoir le cœur net et nous l’avons interviewé à la sortie d’un grand hôtel de Francfort où il venait de donner une conférence (cachet : 100 000 dollars).

Mister Blair, vous avez envahi l’Irak sous un prétexte mensonger, ces fameuses armes de destruction massive qui n’existaient que dans les manipulations de vos services secrets et de la CIA. Loin d’être le caniche de George Bush, vous l’avez en fait encouragé à se lancer dans cette guerre catastrophique.

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Mea culpa !

– L’Irak, berceau de la civilisation, où l’Histoire a commencé avec les Sumériens il y a huit mille ans, est maintenant en ruine, à feu et à sang. Quelle est votre réaction ?

Mea culpa !

– Pris de remords d’avoir été le jouet de Tel-Aviv, vous êtes devenu le représentant du Quartet dans les territoires occupés par Israël. Votre bilan se réduit à ceci : rien, niente, nothing, nada. La colonisation se poursuit, elle s’accélère même, et les Palestiniens sont soumis aux mêmes restrictions, humiliations et spoliations qu’avant votre nomination. D’ailleurs, on ne vous voit que rarement sur le terrain. Même votre nièce Alexandra Darby, qui n’a que 8 ans, a passé plus de temps sur place que vous, à protester contre l’occupation. Qu’en pensez-vous ?

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Mea culpa ! Mea maxima culpa !

– Revenons à l’Europe. Vous n’avez jamais cherché sérieusement à adopter l’euro ni les accords de Schengen. Vous êtes un inconditionnel de la « relation privilégiée » avec les États-Unis. Alors que les Européens vont de l’avant, votre pays est à la traîne. Et vous prétendez devenir président de l’Europe ! N’est-ce pas contradictoire ?

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Mea culpa !

– Bon, on n’avance guère. Une question plus personnelle : anglican de naissance, vous vous êtes converti au catholicisme en décembre 2007. Ça ne regarde que vous, bien sûr… mais pourquoi êtes-vous devenu catholique ?

Il nous regarde avec un sourire malicieux. C’est en français qu’il répond, avec cet accent chantant qui a séduit tant de ménagères de 50 ans :

– L’Église n’accorde-t-elle pas, au nom du Christ, le pardon total des péchés avoués ?

Et comme pour enfoncer le clou :

Mea culpa !

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