Le Katanga et le Gauteng consolident leur amitié

Le gouvernorat vient de consolider ses liens avec son homologue sud-africain du Gauteng.

Moïse Katumbi Chapwe et Nomvula Mokonyane (gouverneure du Gauteng) ont uni leurs territoires par un large traité de collaboration.

Moïse Katumbi Chapwe et Nomvula Mokonyane (gouverneure du Gauteng) ont uni leurs territoires par un large traité de collaboration.

Publié le 17 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Après la déclaration d’intention signée il y a cinq ans entre le Katanga et le Gauteng (« lieu de l’or », en tswana), les gouvernorats des deux provinces ont signé, le 9 octobre, un traité de collaboration multisectorielle. À l’instar du Katanga, son homologue sud-africaine compte quelque 10 millions d’habitants et est la province la plus riche de son pays, dont elle concentre les principales mines d’or. Le Gauteng abrite aussi la capitale politique de l’Afrique du Sud, Pretoria, ainsi que sa capitale économique, Johannesburg (chef-lieu de la province).

Un partenaire de poids pour le Katanga. « Le Gauteng nous aidera à renforcer nos capacités et à développer des projets sociaux, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. En matière de formation et de création d’écoles techniques, nous attendons beaucoup de cette province, qui est très avancée sur ce plan. Et cela permettra de limiter l’importation de main-d’oeuvre », explique le gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.

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PME-PMI

Cette coopération bilatérale renforcée vise en outre à développer les investissements dans les deux provinces : promotion de l’industrie et des PME, du secteur minier, des infrastructures, des transports, du tourisme, de l’agriculture (à travers les échanges d’expérience entre les fermiers)… Autant dire qu’au Katanga la signature du protocole a reçu un bon accueil de la part du secteur privé. « Les opérateurs du Gauteng peuvent nous apporter les capitaux et le savoir-faire dont nous avons besoin, reconnaît François-Xavier Musuil Tshibumb, président de la commission PME-PMI de la Fédération des entreprises du Congo dans la province (FEC-Katanga). Nous ne venons pas les mains vides. Nous avons des sites touristiques et beaucoup de ressources naturelles : l’eau, les terres agricoles, les concessions minières et forestières… » De quoi favoriser la création de coentreprises.

Reste qu’il faudra renforcer le tissu de petites et moyennes entreprises katangaises pour que le partenariat ne profite pas qu’aux opérateurs du Gauteng et aux autres étrangers installés dans la province. « Nos PME-PMI ont deux problèmes urgents à régler : la formation managériale et technique, qui inclut la capacité de négociation et d’évaluation des apports qu’elles pourront offrir à leurs associés, et leur accès au crédit », explique Musuil. Un début de solution se profile pour régler cette dernière difficulté. Ainsi le Fonds de promotion de l’industrie pourrait être transformé en un fonds d’investissement et de garantie élargi à tous les types d’activité et qui permettrait d’assurer les emprunts des PME-PMI katangaises auprès des banques.

De Jo’burg à Lshi

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Outre Standard Bank, la compagnie South African Airways, l’opérateur de téléphonie mobile Vodacom et le pétrolier Engen, les sociétés sud-africaines ont investi d’importants pans d’activité au Katanga. Regroupés au sein du RSA-Katanga Business Forum, les opérateurs de la nation Arc-en-Ciel établis dans la province congolaise sont très actifs pour y organiser des salons et des missions d’affaires. Ils sont impliqués dans toutes les filières de la sous-traitance minière (expertise, développement, exploitation, prestations de catering, fourniture de carburants, d’engins, etc.), et la plupart des grandes compagnies minières opérant au Katanga sont gérées par des groupes d’Afrique du Sud ou emploient des cadres supérieurs qui en sont originaires. Les sociétés sud-africaines sont aussi présentes dans l’agroalimentaire, la logistique, le transport, la construction, et peut-être bientôt dans l’hôtellerie, avec l’implantation de Radisson Blu. Sans oublier l’importance des banques sud-africaines, notamment dans l’octroi de crédit aux opérateurs congolais. C’est avec Development Bank of Southern Africa (DBSA) que la Gécamines a signé, en août dernier, un accord d’environ 270 millions de dollars (205 millions d’euros) pour financer son plan de relance. M.D.

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