Bagdad frappé au coeur

Un double attentat-suicide à l’intérieur de la Zone verte fait 155 morts et plus de 500 blessés. Et plusieurs victimes collatérales.

Publié le 3 novembre 2009 Lecture : 1 minute.

Le double attentat kamikaze du 25 octobre contre le siège du ministère de la Justice et celui du gouvernorat de Bagdad est le plus meurtrier qu’ait connu l’Irak depuis plus de deux ans : 155 morts et plus de 500 blessés, la plupart handicapés à vie. Deux jours après ce carnage, une organisation proche d’Al-Qaïda, l’État islamique d’Irak, a revendiqué l’attaque. C’est la deuxième action d’envergure de ce mouvement depuis l’arrestation, en avril 2009, de son fondateur et chef, Abou Omar al-Baghdadi, 45 ans, qui avait créé l’organisation en 2003, après l’invasion de l’Irak par les troupes américaines, et s’était autoproclamé amir al-mouminine (« commandeur des croyants »). La première opération, en août dernier, avait été tout aussi meurtrière : deux bâtiments gouvernementaux soufflés par deux véhicules bourrés d’explosifs et pilotés par des kamikazes.

Ce regain de violence a plongé les Irakiens dans le désarroi. D’autant qu’il intervient à l’approche d’une échéance politique déterminante : les législatives du 16 janvier 2010. Victime collatérale de cette opération : Nouri al-Maliki. Le Premier ministre chiite, leader d’une liste multiconfessionnelle, envisageait de bâtir sa stratégie électorale sur le bilan de son action à la tête de l’exécutif depuis son arrivée aux affaires en mai 2006 et notamment l’amélioration de la sécurité. Son staff de campagne devra trouver d’autres arguments pour convaincre les électeurs.

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Autres victimes indirectes des attentats du 25 octobre : les services de sécurité irakiens, totalement discrédités aux yeux de la population. Plus de soixante membres des forces de l’ordre – officiers et subalternes – ont été arrêtés quelques heures après les attaques pour manquement à la vigilance, voire complicité. Précision : les deux bâtiments ciblés se trouvent dans la Zone verte, censée être l’endroit le plus protégé du pays et qui abrite le Palais du gouvernement, le siège du Parlement et l’ambassade des États-Unis.

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