France : démantèlement d’un trafic de faux billets algériens
Amorcée en 2006 après le braquage d’un camion transportant des rouleaux de papier fiduciaire, la traque conduite par les enquêteurs français a fini par porter ses fruits.
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Le 22 octobre, la police judiciaire de Lyon, en France, a réussi à démanteler un réseau de faussaires qui fabriquaient des faux billets de 1 000 dinars algériens (10 euros environ). Une douzaine de personnes ont été mises en examen pour association de malfaiteurs. Réalisés à l’aide de papier fiduciaire comportant les trois signes de sécurité choisis par l’autorité monétaire algérienne – la bande holographique, le filigrane et le fil argenté qui caractérisent le papier-monnaie en vigueur –, les faux billets étaient quasi parfaits. Les faussaires n’ont donc pas eu à concevoir ni à préparer le type de papier adéquat.
Tout a commencé en novembre 2006, à quelques encablures du port de Marseille, quand des malfrats braquent un camion en provenance d’Allemagne et dont la cargaison est destinée à la Banque d’Algérie. Le butin est impressionnant : 40 rouleaux de papier, dont chaque unité, longue de 9 kilomètres, pèse 400 kilogrammes et suffit à la production de 500 000 billets. Voleurs, camion et marchandise s’évanouissent dans la nature. Une longue traque débute.
Ce braquage constitue une sérieuse menace pour l’économie algérienne. Potentiellement, il rend possible l’introduction sur le marché de 20 milliards de faux dinars (200 millions d’euros). En 2007, quelques mois après l’attaque, une première personne est interpellée à Marseille. Elle est soupçonnée d’avoir caché le camion dans son hangar. Plus tard, ce sont deux ressortissants tunisiens qui sont arrêtés à l’aéroport de Marignane, dans le sud de la France, en possession de deux valises bourrées de faux billets de 1 000 dinars. La quête des rouleaux s’intensifie.
En janvier 2009, une piste conduit les enquêteurs à Naples, en Italie. Ils mettent la main sur trois rouleaux non entamés. En septembre dernier, trois rouleaux sont vendus par des voyous marseillais au réseau lyonnais démantelé le 22 octobre. Deux sont retrouvés intacts alors que le troisième était en cours d’utilisation. On estime à 200 000 le nombre de faux billets écoulés par le réseau. Quant aux trente-quatre autres rouleaux, ils demeurent introuvables.
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