Le PAP en panne
Le Parlement de l’Union africaine, basé en Afrique du Sud, entame sa seconde législature sous les critiques.
A quoi sert le Parlement panafricain, le « PAP » comme l’appellent les anglophones ? Pour le moment, surtout à distribuer des per diem. Un diagnostic sévère, que le président sud-africain n’est pas loin de partager. Le 26 octobre, devant les 265 députés, Jacob Zuma n’a pas caché sa déception. « Si vous ne débattez pas du projet démocratique, si vous ne délibérez pas sur les questions essentielles de la paix, de la stabilité, alors l’institution à laquelle vous appartenez ne servira pas à grand-chose », a martelé le chef de l’État. Son pays est l’un des principaux contributeurs au budget du PAP, passé de 13 à 9 millions de dollars entre 2008 et 2009, et finance la construction du siège de l’institution.
Le nouveau président de l’assemblée, le Tchadien Idriss Ndele Moussa, promet des progrès et espère même qu’en 2013 les citoyens africains pourront élire directement leurs représentants.
Le Parlement, opérationnel depuis 2004, clôture cinq années peu glorieuses. Immobilisme et abus sur les indemnités des députés ont terni le mandat de la première présidente, la Tanzanienne Gertrude Mongella. Son successeur a promis de mettre un peu d’ordre dans cette maison dispendieuse. Officiellement, la présidente avait resserré les boulons, notamment en diminuant la durée des deux sessions annuelles, qui sont passées de trente à quinze jours, mais n’a pas su éviter les dérapages.
Malgré la pression de Zuma et les assurances du nouveau président tchadien, le Parlement ne sera qu’une coterie budgétivore de plus tant que l’UA ne lui donnera pas plus qu’un rôle consultatif. Le président sud-africain milite clairement pour plus de pouvoirs supranationaux. « Nos devises nationales constituent des freins au commerce, nos réseaux de transport sont insuffisants. Les habitants de certains pays africains doivent encore passer par l’Europe pour rendre visite à leurs voisins en Afrique », a déclaré Jacob Zuma, concluant : « C’est une blague qui a trop duré. »
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