Maurice, premier drogué du continent

Publié le 12 novembre 2009 Lecture : 1 minute.

Habituée aux premières places des classements économiques, l’île Maurice a eu la mauvaise surprise de se voir « primée » dans un secteur cette fois peu reluisant : la consommation de drogues. Selon le rapport 2009 de l’Office des Nations unies sur la drogue et le crime (UNODC), les Mauriciens sont, proportionnellement à leur nombre, les Africains les plus accros aux opiacés, ces substances dérivées de l’opium. Pis : avec un taux de prévalence de 1,95 consommateur pour mille habitants, le pays se situe à la deuxième place mondiale derrière l’Iran.

À Port-Louis, on se serait bien passé d’une telle publicité. La drogue « est un réel problème », reconnaît un cadre de l’Agence nationale pour le traitement et la réhabilitation des consommateurs de drogue. On comptait en 2004 près de 20 000 toxicomanes (pour 1,2 million d’habitants) et le phénomène s’amplifie. La consommation d’héroïne, de Subutex, de cannabis y est de plus en plus importante, notamment chez les jeunes et les femmes, et favorise la propagation du sida.

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Mais le classement de l’UNODC est vécu comme une injustice dans le pays. « La méthodologie, qui consiste à multiplier par quatre le nombre de consommateurs arrêtés pour obtenir leur nombre réel, est contestable », soutient-on du côté des autorités. D’autre part, le classement est tronqué, du fait que « moins de la moitié des pays ont répondu aux questionnaires ».

Le gouvernement mauricien digère d’autant plus mal ce classement qu’il s’est enfin donné les moyens de lutter contre ce fléau. Après avoir fermé les yeux pendant des années, les autorités multiplient les initiatives pour accompagner les toxicomanes. Les 22 et 23 octobre, elles ont organisé la première conférence sur l’abus des opiacés et la réduction des risques.

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