Centrafrique : Ziguélé-Patassé, la guerre des chefs
L’ancien Premier ministre de Centrafrique, Martin Ziguélé, âgé de 52 ans, a été désigné, à la mi-juin, candidat du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC) pour le scrutin présidentiel de 2010. Mais l’ancien président Ange-Félix Patassé n’est pas d’accord.
Jeune Afrique : Pourquoi Ange-Félix Patassé vous dispute-t-il le leadership du parti ?
Martin Ziguélé : Il veut rester un acteur politique majeur, et c’est très bien. Mais, pour nous, il n’y a pas matière à polémique. Nous ne nous disputons pas le parti. Car la situation est claire. J’ai été désigné candidat à la présidentielle par les instances du MLPC lors d’un congrès conforme aux statuts. Il faut respecter les décisions du parti.
Est-ce que vous prenez au sérieux sa menace de convoquer un congrès extraordinaire pour invalider votre candidature ?
Le droit est de notre côté. Pour autoriser le congrès qui m’a élu, le ministre de l’Intérieur avait exigé que les différentes tendances opposées s’accordent. Ce qui a été fait. Mais, à la fin des assises, des partisans de Patassé ont attaqué les résolutions devant les tribunaux. Ils ont été déboutés. Ils tentent maintenant une manœuvre dilatoire en introduisant un sursis à exécution devant la Cour de cassation. En toute logique, l’administration ne devrait donc pas autoriser un nouveau congrès convoqué par Patassé.
Comment réagirez-vous si le pouvoir décide de l’autoriser ?
Son retour à Bangui est déjà une initiative du pouvoir. En conséquence, nous n’excluons pas une manœuvre politicienne de cette nature. D’autant que le ministre de l’Intérieur laisse ses partisans tenir des réunions publiques, en dépit des décisions de justice qui leur ont été notifiées. Il n’est pas sage de favoriser la division de notre parti pour l’affaiblir. Personne n’y gagnera.
Mais Patassé tient à se représenter à la présidentielle…
Il en a le droit. Il peut en effet se présenter en indépendant ou pour le compte d’un autre parti. Mais il est exclu qu’il le fasse au nom du MLPC. J’insiste sur le fait que notre parti a pris des décisions. Pour nous, c’est une polémique qui n’a pas de sens.
Envisagez-vous de dialoguer avec lui ?
On verra bien. Mais nous ne cautionnerons certainement pas une démarche exigeant du parti qu’il fasse machine arrière sous la pression d’un seul individu. Pour l’instant, nous ne nous parlons pas.
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