Tunisie : cap sur le luxe!

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Publié le 19 octobre 2009 Lecture : 3 minutes.

« Ici, tout est beauté, luxe, calme et volupté. » Ces vers de Baudelaire pourraient aisément servir de devise au Résidence, un hôtel luxueux niché sur la côte, à quelques kilomètres de Tunis. Protégé par d’immenses grilles, le palace est un véritable havre de paix dans lequel on ne pénètre qu’après avoir montré patte blanche. Restaurants luxueux au service irréprochable, piscine avec cascade, chambres spacieuses, tout est fait pour une clientèle habituée à ce qu’il y a de meilleur.

Prix européens

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Aux alentours de Tunis, de plus en plus d’hôtels tablent sur ce type d’offre, sans pour autant mobiliser autant de moyens qu’au Résidence. À Sidi Bou Saïd ou à Carthage, on mise sur le design ou sur les maisons de charme, dans la pure tradition tunisienne, pour attirer un public branché. Et vous n’y rencontrerez pas que des touristes. Dans les restaurants à la mode, où les prix des menus sont équivalents à ceux pratiqués en Europe, la majorité des tables est occupée par des Tunisiens habillés selon les dernières tendances. « C’est ça le luxe, nous explique Aline, une Parisienne de 50 ans. C’est se sentir choyé et, surtout, ne pas avoir l’impression d’être un touriste parmi d’autres. »

Avec ses sept millions de visiteurs par an, la Tunisie peine pourtant à se défaire de l’image d’un pays de tourisme bas de gamme, où les groupes de vacanciers, attirés par les prix bradés, déferlent par cars entiers dans les villages de vacances du littoral. Dans le contexte de crise internationale, les autorités tunisiennes ont sérieusement reconsidéré leur positionnement. Peu rémunérateur, le tourisme de masse est aussi plus dépendant des aléas de la croissance. Alors que les ménages occidentaux les plus aisés continuent de voyager et de dépenser leur argent à l’étranger, les classes moyennes, moins fortunées, réduisent considérablement leur budget ou renoncent tout simplement à leurs vacances. Pour preuve, la moyenne de l’argent dépensé par touriste s’élève au Maroc à 935 dollars, mais à seulement 354 dollars en Tunisie. À la fin d’octobre 2008, pour un nombre de vacanciers presque équivalent (environ 6,5 millions), la Tunisie n’avait récolté que 1,63 milliard d’euros, contre 4,43 milliards pour le Maroc. Un manque à gagner qui confirme la stratégie déployée depuis quelques années par la Tunisie. Ainsi, pour conquérir une clientèle plus aisée, le pays table sur des recettes qui ont fait leurs preuves ailleurs : construction d’hôtels haut standing, spas, golfs, mais aussi restaurants branchés ou croisières de luxe.

Clientèle en quête de rêve

Reste à vaincre les vieux poncifs. « Pour moi, la Tunisie c’était une destination un peu cheap avec clubs de célibataires ou de retraités, admet Hugo, un banquier français de 40 ans. Je n’imaginais pas venir ici pour faire du golf ou enchaîner les dîners gastronomiques. » Loin des préjugés, les investisseurs semblent d’ailleurs croire en la capacité de la Tunisie à opérer ce virage à 180 degrés. Pour preuve, les projets de complexes immobiliers de luxe se sont multipliés ces dernières années. Mais la crise est passée par là et de nombreux promoteurs, notamment ceux venus des pays du Golfe, ont rebroussé chemin et gelé leurs projets. Malgré les rumeurs persistantes, il semble que le groupe émirati Emaar soit l’un des rares à maintenir son projet dans la zone touristique de Hergla, près de Sousse. Si tout se passe bien, une marina, 1 200 villas de luxe, des hôtels haut standing et un golf devraient être livrés en 2014. Pour une clientèle en quête de rêve… et qui peut se le payer.

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