Les héritiers d’Hergé
Publié le 29 octobre 2009 Lecture : 1 minute.
C’est l’une des scènes les plus dynamiques du continent africain : avec ses dessinateurs reconnus, ses festivals, ses revues spécialisées… Ici, le 9e art est roi. La RD Congo a été l’un des premiers pays d’Afrique à découvrir, il y a plus de quatre-vingts ans, la bande dessinée, sous l’influence du colonisateur belge, puis à développer sa propre production.
Enfants de Tintin, les dessinateurs congolais ont développé le style ligne claire créée par Hergé. Ainsi, dès les années 1980-1990, des artistes comme Mongo Cissé (dans le magazine Spirou) et Barly Baruti (Eva K., Soleil éd.) ont été parmi les premiers Africains à travailler en Europe, où leur maîtrise et leur technique sont très appréciées. Aujourd’hui, le style réaliste efficace d’un Thembo Kash (Vanity, Joker éd.) ou d’un Pat Masioni (Rwanda 1994, Drugstore) continue de faire recette auprès des éditeurs franco-belges. Mais, si les auteurs congolais « s’exportent », c’est peut-être aussi faute de réel marché dans leur pays ! Car la situation est loin d’être idyllique.
Les revues et festivals, malgré leur dynamisme, naissent… et meurent rapidement. Les principaux débouchés sont les albums à caractère didactique (sur le sida, l’écologie…) ou religieux, commandés par les organismes de coopération internationale et les Églises. Depuis le début des années 2000, cependant, la situation évolue un peu, grâce à des initiatives menées par l’association Kin Label et la maison d’édition Elondja. Ces petites structures aux budgets modestes ont lancé des BD dont les thèmes sortent du religieux et du didactique (Elikya le petit orphelin, éd. Elondja) et à des prix abordables (2-3 dollars). Une bonne initiative, bien que fragile, laissant espérer la naissance d’une véritable édition de la BD en RD Congo, qui saura utiliser les très nombreux talents dont le pays dispose.
