3 questions à…Paul Mercier

DG de Michael Page Africa, cabinet de conseil en recrutement.

Publié le 27 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Emploi et formation: mention assez bien, persévérez…

Sommaire

Jeune Afrique : Quelles sont les grandes problématiques de l’emploi â¨et de la formation technique sur le continent ?

Paul Mercier : Les enjeux sont différents au Maghreb et en Afrique subsaharienne. Au Maroc, si la formation de profils techniques est de bonne qualité, elle ne produit pas suffisamment d’ingénieurs et de techniciens pour répondre à la demande du marché du travail. Les grands projets industriels de demain se heurteront vite à une pénurie de compétences techniques locales indispensables. À l’inverse, l’Algérie surproduit les ingénieurs dans divers domaines qui n’ont finalement qu’un débouché, le secteur pétrolier. Le système éducatif mal dimensionné par rapport à la demande du marché entraîne un taux de chômage extrême de jeunes qualifiés. La Tunisie en revanche possède un marché de l’emploi autosuffisant, où l’offre de formation technique correspond à la demande. En Afrique subsaharienne, la situation est plus inquiétante. Dotée de peu d’écoles d’ingénieurs, la zone fonctionne dans une logique sous-régionale. En clair, les quelques grandes écoles disséminées çà et là servent de hubs régionaux pour absorber une forte population de jeunes des pays limitrophes, qui partent ensuite à l’étranger pour renforcer leur formation et trouver un emploi.

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Qu’en est-il des compétences managériales ?

Justement, à la sortie de leur cursus, ces jeunes diplômés n’ont fait que la moitié du chemin. Il leur reste à accomplir une formation de management. Même ceux qui sortent de grandes écoles spécialisées ont besoin d’un perfectionnement. C’est à ce stade que les entreprises privées ont un rôle fondamental à jouer pour relayer le système éducatif et former leurs jeunes employés aux pratiques de haut management. Seules les multinationales peuvent le faire. Quelques groupes français engagent ainsi des programmes de gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences (GPEC).

Quels sont les remèdes pour répondre au déséquilibre entre emploi et formation ?

Les structures éducatives doivent se substituer aux entreprises et mettre en place une forme de GPEC pour se projeter dans cinq à dix ans. Il leur faut préparer l’avenir pour remplacer une génération vieillissante de chefs d’entreprise. D’autant que la tendance lourde à l’africanisation des dirigeants demande une relève importante par la jeune génération. Le continent doit produire davantage de compétences et les entreprises les développer.

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