Secteur public: les grandes réformes

La réalisation des « cinq chantiers » présidentiels passe par la restructuration des sociétés nationales, dont la mise en œuvre s’accélère depuis avril dernier.

Publié le 29 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

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RD Congo: Désirs d’avenir

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Nous avons besoin de ressources additionnelles pour financer les cinq chantiers. Cela passe par un assainissement et une meilleure gestion du portefeuille de l’État. C’est pour cette raison que nous avons engagé la réforme des entreprises d’État », déclare Jeannine Mabunda Lioko, ministre du Portefeuille. En fait de chantiers, il s’agit de la réalisation des grands projets du chef de l’État. Ces derniers concernent les infrastructures (routes, rails, ponts), la création d’emplois, l’éducation, la santé, l’eau et l’électricité. Toutefois, si la réforme est nécessaire pour le gouvernement, elle est décriée, notamment par les syndicats.

La réforme des entreprises d’État a commencé en juillet 2008 avec l’adoption de quatre lois, suivie, en avril 2009, de la signature des décrets d’application. Vingt entreprises publiques, dont la Société nationale d’électricité (Snel), la Congolaise des hydrocarbures (Cohydro), la Régie de distribution d’eau (Regideso) et la Générale des carrières et des mines (Gécamines), sont transformées en sociétés commerciales et vingt autres en établissements publics, tandis que six entreprises seront liquidées et dissoutes.

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C’est au Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (Copirep), organe technique, qu’est revenue la mission d’élaborer le nouveau cadre juridique et le statut des entreprises, qui s’accompagneront de nouvelles pratiques managériales et d’une plus grande responsabilisation des futurs gestionnaires. Cette phase terminée, le Copirep doit définir les stratégies de restructuration ainsi que de désengagement de l’État pour les sociétés commerciales. « Nous avons jusqu’à avril 2010 pour mettre en place les statuts et finaliser les audits qui permettront de dégager la valeur nette des entreprises et de réévaluer le montant du capital », souligne Ilunga Ilunkamba, secrétaire exécutif du Copirep.

Dossiers délicats

La restructuration ne sera pas facile. Endettées et disposant d’effectifs pléthoriques, la plupart des entreprises sont dans une situation critique. Parmi les dossiers délicats à traiter figure la dette sociale. Selon le comité de pilotage, les arriérés de salaire s’élèveraient à 1 milliard de dollars pour six entreprises. Si le financement des plans sociaux revient au Fonds spécial du portefeuille, il est clair que la Banque mondiale devra encore décaisser des dollars. Quant aux futures privatisations, elles seront traitées au cas par cas. « Nous informerons le Parlement, mais c’est le Conseil des ministres qui prendra la décision », précise Ilunga. De quoi faire grincer les dents de l’opposition.

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