Mauritanie : tous contre les terroristes
Le président Mohamed Ould Abdelaziz a fait de la lutte contre Al-Qaïda l’une de ses priorités. Avec les encouragements et le soutien de la France.
Le terrorisme n’est plus un tabou en Mauritanie. Encore récemment, le discours officiel qualifiait le phénomène de « marginal » et les attentats d’actes « isolés ». Depuis le putsch de Mohamed Ould Abdelaziz, le 6 août 2008, et a fortiori depuis son élection à la présidence, en juillet dernier, il n’est plus politiquement incorrect d’évoquer la menace d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Tout militaire qu’il est, le général « Aziz » a fait de la lutte contre le terrorisme l’une de ses priorités.
Des patrouilles du Groupement de lutte antiterroriste (Glat) sillonnent régulièrement les zones désertiques aux confins de l’Algérie et du Mali. Le 13 octobre, elles étaient signalées dans le très vaste triangle Lemgheitty-Ghallawiya-Tourine, trois localités où l’armée mauritanienne, attaquée par des combattants d’AQMI, a essuyé des pertes humaines (en juin 2005, décembre 2007 et septembre 2008). Dans une zone fréquentée par de simples nomades, des commerçants au long cours et des contrebandiers en tout genre, la recherche ressemble à une gageure. Six personnes arrêtées fin septembre par l’armée près des frontières malienne et algérienne ont finalement été libérées le 13 octobre. Elles affirmaient n’être que de simples civils.
Mais dans cette traque, la Mauritanie n’est pas seule. Au lendemain de l’attentat suicide contre l’ambassade de France à Nouakchott, le 8 août, au cours duquel seul le kamikaze avait trouvé la mort, Nicolas Sarkozy a téléphoné à Aziz. Les deux hommes partagent « la même détermination à lutter contre les réseaux terroristes en Mauritanie », a souligné alors un communiqué de l’Élysée. Les 11 et 12 octobre, le chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, était à Nouakchott. La coopération militaire et des actions communes de formation ont été évoquées. Outre ses ressortissants, la France doit protéger ses intérêts économiques en Mauritanie. Le 25 septembre, le groupe Total a entamé des forages dans le bassin de Taoudenni, à proximité de la ville de Chinguetti, aux portes du no man’s land fréquenté par AQMI.
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