Mozambique : démocratie en suspens
Lors des élections générales qui auront lieu le 28 octobre prochain, la démocratie mozambicaine fera-t-elle un pas en avant ? Difficile à dire, tant les récentes manœuvres des deux principaux partis politiques ont terni l’image d’un pays longtemps présenté comme modèle de bonne gouvernance.
Le Front de libération du Mozambique (Frelimo), au pouvoir depuis trente-quatre ans, et la Résistance nationale mozambicaine (Renamo), principal parti d’opposition depuis la fin de la guerre civile en 1992, tentent en effet de briser les reins d’un outsider jugé dangereux : le tout jeune Mouvement démocratique du Mozambique (MDM), fondé en mars dernier par Daviz Simango, maire de Beira (deuxième ville du pays), transfuge de la Renamo et candidat à la présidentielle. Le 10 septembre, alléguant d’erreurs dans la constitution des dossiers de candidature, la Commission nationale électorale (CNE), contrôlée par les deux grands partis, a invalidé les listes du MDM dans neuf circonscriptions législatives sur treize.
Malgré l’émoi de la Communauté internationale, qui soupçonne les autorités de manipulation, cette décision a été confirmée une quinzaine de jours plus tard par le Conseil constitutionnel. Autre revers pour Simango : le 29 septembre, les mandats de neuf députés inscrits sur les listes du MDM ont été suspendus par la Commission permanente de l’Assemblée de la République, au motif que ces derniers avaient été élus en 2004 sur une autre liste.
Ces attaques s’expliquent avant tout par la perte de vitesse des deux partis dominants. Car, en ciblant les électeurs désenchantés (le taux de participation est passé de 80 % en 1994 à 36 % en 2004), Simango pourrait créer la surprise le 28 octobre.
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