Cinéma, l’école marocaine
Depuis le début des années 2000, le cinéma marocain est en ébullition. Une nouvelle génération de réalisateurs est apparue, avec le souci de faire des films qui racontent le Maroc tel qu’il est. Qualifiés de « briseurs de tabous », ils ont fait émerger un cinéma moderne, ont découvert des acteurs de talent, mais surtout, ils ont réussi l’incroyable pari de ramener le public marocain dans les salles.
Né en 1967, Faouzi Bensaïdi est récompensé dès son premier film, Mille Mois, par le prix premier regard au Festival de Cannes, en 2003. Il y raconte avec pudeur le quotidien d’un village marocain à l’heure des années de plomb. La critique salue alors à la fois l’esthétique des images et la force du propos. Même succès avec son dernier film, WWW-What a Wonderful World, une comédie policière qui emprunte à la fois à Charlie Chaplin et à Buster Keaton. Le public se souvient encore d’une scène d’anthologie où un policier de la circulation effectue une chorégraphie hallucinée au milieu des boulevards de Casablanca. Mais c’est sans doute le film Marock, de Laïla Marrakchi, qui a le plus contribué à faire connaître le cinéma marocain à l’étranger. Née en 1975, la jeune cinéaste fait scandale en 2005 avec ce film très réaliste sur la jeunesse dorée marocaine et sur les tensions religieuses qui traversent la société. Même réalisme dans Casanegra, le dernier film du réalisateur Nour-Eddine Lakhmari, produit par Ali Kettani, sorti en 2008. À 44 ans, le cinéaste, qui vit en Norvège, décide de rendre hommage à la beauté et à la noirceur de Casablanca, à travers les aventures de deux jeunes chômeurs qui traînent leur désarroi dans les rues de la ville. Le succès est immédiat et le film devient en quelques semaines un véritable phénomène de société.
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