Mahi Binebine
50 ans, peintre
Autant l’homme est jovial, autant son œuvre est tourmentée, voire douloureuse. La nouvelle coqueluche de l’art contemporain marocain affiche toujours un large sourire. Ses fêtes dans sa villa de Marrakech ont contribué à forger la légende nocturne de la Ville rouge. Mais derrière cette générosité se cache un drame familial shakespearien. Un père, aujourd’hui décédé, humoriste préféré de feu Hassan II, et un frère ancien détenu de Tazmamart. Mahi Binebine a su dépasser cette schizophrénie makhzenienne. Ses œuvres, exposées au Guggenheim de New York ou à la biennale de Venise, se négocient en centaines de milliers de dollars. Sculpteur, peintre, écrivain : l’éclectisme de Binebine, le gavroche mondain, illustre la complexité des sentiments d’une génération à cheval entre les années de plomb et la nouvelle ère politique du royaume. Binebine est désormais l’un des plus talentueux ambassadeurs de l’école picturale marocaine.
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