Terrorisme : cet inquiétant docteur Hicheur

Publié le 19 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Soupçonné de liens avec Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), Adlène Hicheur, un Français d’origine algérienne de 32 ans, a été interpellé le 8 octobre à son domicile situé à Vienne, chef-lieu du département de l’Isère, en France.

Transféré au siège de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), il a été présenté devant un juge du pôle antiterroriste, qui l’a mis en examen pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. Son jeune frère, interpellé en sa compagnie, a été remis en liberté sans qu’aucune charge ait été retenue contre lui.â

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Cette nouvelle prise du pôle antiterroriste ne correspond pas au profil type d’un candidat kamikaze ou à celui d’un volontaire pour le djihad. Il ne s’agit ni d’un petit truand de banlieue endoctriné par un prêcheur fanatique ni d’un marginal révolté contre la société.

Adlène Hicheur est docteur en physique, chercheur au prestigieux Centre européen de recherche nucléaire (Cern) à Meyrin, dans le canton de Genève, en Suisse. Né le 4 décembre 1976 à Sétif, dans les Hauts Plateaux algériens, il a fait ses études en France et a obtenu, en 2003, un doctorat en physique nucléaire à l’université d’Annecy (Haute-Savoie).

Le prévenu était sous surveillance depuis dix-huit mois dans le cadre d’une enquête qui a abouti, en décembre 2008, au démantèlement d’une filière de candidats au djihad en Afghanistan. Hicheur a été trahi par son courrier électronique. Lors de son interpellation, deux ordinateurs, trois disques durs et quelques clés USB ont été saisis. Leur analyse s’est révélée édifiante. Non seulement le jeune homme entretenait une correspondance suivie avec des interlocuteurs connus des services de police comme étant des relais d’AQMI, mais le contenu de certains messages ne souffre aucune ambiguïté : au lendemain d’une fatwa d’Abou Moussab Abdelwadoud, alias Abdelmalek Droukdel, le chef d’AQMI, désignant la France comme cible prioritaire de son organisation, le physicien se dit prêt à organiser des attentats sur le sol français. Mieux : il identifie des cibles et suggère des plans d’attaque contre des sites sensibles.

Avant même l’annonce de sa mise en examen, le Cern a tenu à préciser, le 12 octobre, que son désormais ex-chercheur ne menait pas « de recherche dans les domaines de l’énergie et des armes nucléaires » et « ne possède pas de matériaux pouvant être utilisés à des fins terroristes ». Voilà qui est rassurant. Le Cern travaille sur un projet d’accélérateur de particules susceptible de reconstituer les conditions du big bang. De quoi donner quelques frissons…

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