Fini l’impunité

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 28 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Barack Obama a des racines kényanes : ce n’est pas pour autant – au contraire – que le président américain ferme les yeux sur les atermoiements de la coalition au pouvoir à Nairobi. Voisin de la Somalie et du Soudan, le Kenya est un allié de poids des États-Unis dans la région : ce n’est pas pour autant que Washington accepte que les réformes promises en février 2008 par le président Mwai Kibaki et le Premier ministre Raila Odinga soient sans cesse reportées.

Fin septembre 2009, Michael Ranneberger, l’ambassadeur américain à Nairobi, a annoncé qu’une quinzaine de responsables kényans avaient reçu un courrier les avertissant qu’ils seraient interdits de séjour aux États-Unis s’ils ne manifestaient pas clairement « leur soutien à la mise en œuvre des réformes et leur opposition au recours à la violence ». Parmi les « mauvais élèves » : les ministres Uhuru Kenyatta (Finances), William Ruto (Agriculture), George Saitoti (Intérieur) et Mutula Kilonzo (Justice).

la suite après cette publicité

Le président Kibaki a réagi fermement. Il a écrit à Barack Obama pour déplorer le recours à un procédé « contraire aux usages diplomatiques entre pays amis ». Il n’empêche : cette agitation, suivie par un voyage du médiateur Kofi Annan au Kenya, a permis de faire avancer le dossier des poursuites visant les responsables des violences postélectorales de décembre 2007 et janvier 2008 (plus de 1 300 morts).

Le Parlement kényan ayant refusé par deux fois la constitution d’un tribunal spécial pour juger les onze principaux responsables mis en cause par le rapport de la commission Waki, Kibaki et Odinga sont tombés d’accord pour que six d’entre eux soient entendus par la Cour pénale internationale (CPI) à La Haye (Pays-Bas). Les autres seront jugés au Kenya. Par ailleurs, une commission « Vérité, justice et réconciliation » devrait permettre d’en finir avec des années d’impunité. Luis Moreno-Ocampo, le procureur de la CPI, est attendu début novembre à Nairobi pour finaliser les modalités de cette décision. La voie est peut-être enfin ouverte pour d’autres réformes (révision de la Constitution, lutte contre la corruption, partage des terres…), au moment où la sécheresse menace la sécurité alimentaire du pays.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires