Côte d’Ivoire-Liban : Dagher, un homme d’influence

À la tête d’un groupe à la santé florissante, il est un relais essentiel entre la communauté et le pouvoir.

Publié le 13 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Les Libanais d’Afrique

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Jeudi 1er octobre, 16 heures. Conseil économique et social (CES) à Abidjan. La première dame Simone Gbagbo, le président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly, le président du CES Laurent Dona Fologo, plusieurs ambassadeurs, anciens ministres et personnalités ont répondu présent à l’invitation de Roland Dagher, qui organise une cérémonie de dédicace de son ouvrage Si je peux me permettre… Un livre dans lequel ce Libano-Ivoirien revient sur son parcours personnel et l’histoire de la Côte d’Ivoire, d’Houphouët-Boigny à Laurent Gbagbo.

Issu d’une famille de grands commerçants venue tenter sa chance en Afrique, Dagher a vu le jour le 8 mai 1952 à Bamako, au Mali. Ses parents tenaient un comptoir et avaient des plantations d’arachide dans la région de Kita. Fervents partisans de la libération de l’Afrique, ils apportaient un soutien logistique au Rassemblement démocratique africain (RDA) de Modibo Keita, père de l’indépendance malienne. Peu après le décès de ses parents, Roland pose son baluchon sur la Lagune Ébrié à la fin des années 1960, le nouvel eldorado. « Il suffisait d’avoir le sens de l’initiative pour que tout ce que vous touchiez ici devienne de l’or », explique-t-il. Le « Midas libanais » crée une petite épicerie à Marcory avant de se lancer dans la distribution de produits courants, pétroliers et phytosanitaires puis dans le négoce international. Suivront une confiserie à Bouaké, une imprimerie industrielle à Abidjan – qui imprime toujours les principaux quotidiens de la place – et la reprise de plusieurs entreprises… 

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Fibre patriotique

Son sens des affaires et son entregent l’amènent rapidement à côtoyer les cercles du pouvoir. Dagher l’autodidacte avait ses entrées sous Houphouët-Boigny… Au décès du « Vieux », il se rapproche du « sphinx » de Daoukro, Henri Konan Bédié, qu’il appuiera même après sa chute en 1999 en lançant le Cercle national Bédié (CNB). Avant de tomber sous le charme du président Laurent Gbagbo, qui le fera nommer au Conseil économique et social comme représentant de la société civile. « C’est un honneur d’être membre de cette institution », assure l’intéressé, qui y siège avec un autre Ivoirien d’origine libanaise, Fouad Omaïs. Homme d’affaires prospère, Dagher soutient aujourd’hui ouvertement le chef de l’État. Il est aussi un relais essentiel entre la communauté libanaise et le régime…

Marié en 1973 à sa compatriote May, naturalisé en 1980, Dagher se fend régulièrement de tribunes dans les journaux dans lesquelles il joue de sa fibre patriotique à propos du processus de paix, de l’école ou encore de l’armée nationale. Mais sa principale « fierté » est son fils unique, Roland junior, à qui il confie progressivement les rênes de ses sociétés. Un empire familial que ce trentenaire dynamique compte développer. On le dit prêt à lancer une chaîne de télévision. « Il est encore trop tôt pour parler de quoi que ce soit », esquive le jeune homme plein d’ambitions.

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