3 questions à…Thierry Tanoh

Vice-président Afrique subsaharienne et Europe de l’Ouest de la Société financière internationale (IFC).

Publié le 14 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Dans quel état d’esprit se sont déroulées les assemblées au sommet d’Istanbul du FMI et de la Banque mondiale ?

Thierry Tanoh : L’esprit a changé par rapport à 2008 avec des assemblées annuelles qui s’étaient déroulées juste après la faillite de la banque Lehman Brothers aux États-Unis. Aujourd’hui, le gros de la crise est passé. La croissance mondiale repart. Tout dépend maintenant de la vigueur qu’elle aura et dans quelle mesure la confiance revient. Ce qui est certain, c’est que la croissance viendra l’an prochain des pays émergents. Toutefois, la crise a révélé la grande dépendance de ces derniers à l’égard de l’extérieur, à l’exemple de la Chine. Ils ont donc tout intérêt à faire émerger une classe moyenne, comme l’a fait le Brésil, pour développer un marché et une croissance interne.

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Et l’Afrique, dans ce contexte ?

Il y a de bons espoirs. La gestion macroéconomique des pays est relativement bonne. Les États ont tenu le choc et ils n’ont pas connu de déficits budgétaires extraordinaires. En revanche, il y a eu un très important impact de la crise alimentaire, ce sur quoi il faut travailler maintenant. La fin de la crise est une opportunité pour l’Afrique. La croissance viendra des pays qui auront un environnement des affaires sain pour attirer les capitaux étrangers.

Quel rôle peut jouer le secteur privé ?

Dans les États africains qui n’ont pas les ressources financières suffisantes pour subvenir aux besoins des populations, il faut laisser au secteur privé le soin de développer ces activités (télécommunications, infrastructures…), comme cela se fait ailleurs dans le monde. Recourir au privé est plus que jamais une priorité. On dit que près de 40 % des produits agricoles sont perdus faute de capacités de stockage et de transport. Et la capacité de production d’électricité de l’Afrique subsaharienne est inférieure à celle de certains pays d’Europe. Dans les domaines où le recours au secteur privé se révèle le plus difficile (routes, production d’énergie, éducation, santé…), il faut développer les partenariats public-privé. Mais il faudra s’assurer que là où il y a des engagements d’États ces derniers sont respectés.

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