Transports: Enfidha, décollage réussi

L’évolution du trafic et les enjeux de la sécurité aérienne amènent la Tunisie à se doter de l’une des infrastructures les plus modernes d’Afrique et de la rive sud de la Méditerranée.

Fawzia Zouria

Publié le 13 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

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Tunisie, du bon usage de la modernité

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Premier pays d’Afrique à recevoir le courrier aérien en 1913, la Tunisie ajoute un nouveau chapitre au livre de l’aviation civile avec le lancement imminent de l’exploitation du nouvel aéroport international d’Enfidha. Ce projet réussi en pleine crise financière mondiale a été distingué à Londres comme le « Projet financier de l’année » et désigné « Meilleur projet » par les investisseurs africains en Afrique du Sud. La réalisation de cet aéroport a coûté 850 millions de dinars (453 millions d’euros) au lieu des 500 millions (267 millions d’euros) prévus. Enfidha devrait générer 46 millions d’euros de recettes par an et accueillir sept millions de passagers. C’est l’opérateur turc Tepe Akfen Ventures (TAV) qui a pour mission de tenir ce pari. En plus de construire le septième aéroport international tunisien, TAV en assure l’exploitation dans le cadre d’une concession conclue pour quarante ans.

Emplacement stratégique

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En 1996, en raison de la hausse du trafic et pour des impératifs de sécurité liés à l’implantation toute proche de projets urbanistiques, l’état songe à construire un nouvel aéroport. En outre, une étude stratégique des aéroports tunisiens à l’horizon 2020 montre le plafonnement de celui de Monastir à cinq millions de passagers par an. Le choix se porte alors sur Enfidha, commune côtière située entre les deux grandes zones touristiques de Sousse Nord et de Hammamet. Craignant que l’aéroport de Monastir souffre de la proximité de celui d’Enfidha, les autorités l’incluent dans la concession. TAV va donc assurer la gestion de l’équipement de Monastir, en veillant à lui garantir un trafic minimum de 1,5 million de passagers par an.

La désignation de TAV découle d’un appel d’offres lancé en 2004 par l’Office de l’aviation civile et des aéroports (Oaca) – organisme chargé de l’exploitation des aéroports, de la gestion de l’espace aérien et de la conformité des procédures de l’aviation avec la réglementation internationale. Sept investisseurs potentiels étaient retenus. Ils sont, entre autres, français, allemands, italiens, canadiens et turcs. Ces derniers l’emportent en mars 2007 via TAV.

La Tunisie, élue deux fois (2004 et 2007) membre du conseil de l’Office de l’aviation civile internationale (l’Oaci) [36 membres sur 190 états contractants], et en 2009 vice-présidente de cette organisation, est à la tête depuis 1999 du Groupe de planification de la navigation aérienne pour les pays d’Afrique et de l’océan Indien. Sa compagnie nationale (Tunisair), fondée en 1948, figure au top 20 de la sécurité aérienne. Ce qui fait dire à l’un de ses hauts responsables : « En 2008, Tunisair a fêté ses 60 ans de bons et loyaux services, mais elle n’est pas à la retraite pour autant. »

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