Une fatwa contre le niqab
Voilà une fatwa qui devrait ravir le président Nicolas Sarkozy. Le 2 octobre, Cheikh Mohamed Sayyed Tantawi, recteur de la prestigieuse mosquée d’Al-Azhar, principale référence théologique pour les musulmans sunnites, est en tournée dans les institutions éducatives qui dépendent de sa mosquée. Visitant un lycée de jeunes filles, il s’en prend à une élève portant, en plus de son voile, un niqab, un bout de tissu rabattu sur le visage pour le masquer totalement. « Le niqab n’est qu’une tradition, il n’a aucun lien avec la religion, s’emporte le vénérable cheikh. Je suis déterminé à interdire l’accès aux établissements scolaires d’Al-Azhar à toute personne portant le niqab. » Cet accès de colère vaut fatwa : désormais, les jeunes filles inscrites dans les lycées non mixtes (la précision est utile) sont interdites de niqab.
Saisissant la balle au bond, le gouvernement égyptien s’apprête d’ailleurs à interdire l’accès des cités et campus universitaires aux étudiantes portant le niqab. Hani Helal, ministre égyptien de l’Enseignement supérieur, a annoncé qu’il soumettra au prochain Conseil des ministres un projet de loi codifiant cette interdiction. Tollé dans les milieux conservateurs, qui évoquent une atteinte aux libertés et rappellent que le niqab est, dans certaines régions d’Égypte et chez les voisins yéménites, une tradition ancestrale. L’interdire équivaut à ruiner les efforts accomplis en matière de scolarisation des filles en milieu rural, puisque ces dernières resteraient alors cloîtrées chez elles.
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