Kolapo Lawson, un industriel à la tête d’Ecobank

À 59 ans, le fils de l’un des fondateurs du groupe bancaire panafricain en devient le président. Il succède au Malien Mandé Sidibé et entend poursuivre la consolidation de la banque après sa phase d’expansion.

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© Vincent Fournier pour JA

Publié le 7 octobre 2009 Lecture : 3 minutes.

D’entrée, il prévient : « Cela fait seulement deux jours que j’ai été nommé. Je n’ai pas encore l’habitude de parler à la presse dans ma nouvelle fonction. » Dans un français correct roulé avec un accent anglophone, Kolapo Lawson s’excuse ainsi de ne pas être très loquace. Son discours est mesuré. La prudence est de mise. À 59 ans, ce Nigérian a été nommé à la tête d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le 28 septembre, lors d’une réunion du conseil d’administration du groupe bancaire d’Afrique, à Lomé (Togo). Et est ainsi devenu son septième président depuis sa création en 1985.

« Le choix n’a pas été difficile à faire, affirme Paulo Gomes, administrateur d’Ecobank. Il n’a même pas pris une minute. » Non pas parce que les autres membres du conseil d’administration n’ont pas les capacités nécessaires pour le poste, au contraire, mais parce que, parmi tous, Kolapo Lawson, pour y avoir siégé pendant ces seize dernières années, est le plus ancien. De fait, il est, d’après ses collaborateurs, celui qui connaît le mieux « la maison ». D’autant que, Kolapo est le fils d’Adeyemi Olusola Lawson, l’un des fondateurs et ex-président du groupe, décédé en 1993 alors qu’il occupait encore cette fonction.

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Le nouveau président d’ETI baigne donc dans l’univers bancaire depuis son plus jeune âge. « J’ai assisté, affirme-t-il, aux toutes premières réunions d’Ecobank au moment de sa création. » Mais visiblement, ce sont surtout ses qualités d’homme d’affaires rigoureux et sa parfaite connaissance du secteur qui ont joué en sa faveur. « Au regard de l’environnement économique actuel, le groupe n’aurait pas pu être confié à de meilleures mains », a indiqué Arnold Ekpe, le directeur général du groupe, en réaction à sa nomination.

De son prédécesseur, l’ancien Premier ministre malien, Mandé Sidibé, décédé le 25 août dernier, on disait qu’il était un gentleman, fin et respectueux. Kolapo Lawson, lui, est décrit comme calme, réservé, voire parfois timide. Il répond : « Calme, c’est sûr que je le suis. Mais réservé et timide, pas du tout. Je suis un homme d’affaires qui est toujours en contact avec des gens, je ne pense pas que ces adjectifs soient ceux qui me définissent le mieux. » Unique garçon et deuxième d’une fratrie de six, le nouveau président d’ETI est en effet à la tête de plusieurs entreprises héritées pour la plupart de son père, un ancien capitaine d’industrie. Kolapo Lawson est le PDG de Lawsons Corporation, un groupe industriel et commercial présent dans la sous-région ouest-africaine et disposant d’une représentation au Royaume-Uni. L’homme est également président d’Acorn Petroleum Plc et Agbara Estates Limited. Ce n’est pas tout. Il est par ailleurs administrateur non exécutif de Beta Glass Plc, Pharma-Deko Plc et Sovereign Trust Insurance Plc, trois sociétés cotées en Bourse à Lagos. 

Hausse des dividendes

Le nouvel homme fort d’Ecobank a quitté son pays natal à 16 ans, après des études secondaires passées au prestigieux King’s College, pour poursuivre à la London School of Economy and Political Science. Deux jours après sa nomination, qu’il dit prendre avec « beaucoup d’humilité », Kolapo Lawson, père de six enfants, vivant entre Londres et Lagos, affirme vouloir poursuivre ce qu’ont déjà commencé ses prédécesseurs. « Après la phase d’expansion du groupe, nous allons désormais nous atteler à sa consolidation avec pour objectif de le rendre beaucoup plus rentable et accroître le dividende des actionnaires. » Il ajoute : « Nous avons aussi l’ambition d’être parmi les principaux acteurs de l’intégration économique de la sous-région. » Des changements dans le mode opératoire du groupe sont-ils envisageables ? « Il y aura certes des choses à améliorer, répond le nouveau président. Mais tout sera décidé en temps voulu et ensemble avec le conseil d’administration. »

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