3 questions à Afif Chelbi

Ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des PME

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Jeune Afrique : Quel a été l’impact de la crise mondiale sur l’industrie tunisienne ?

Afif Chelbi : Nous n’avons enregistré aucune annulation de projet industriel. La crise a créé, au contraire, une opportunité pour les entreprises étrangères d’accélérer leur implantation en Tunisie, pas seulement au niveau des usines, mais aussi des bureaux d’études et d’ingénierie. La crise a cependant entraîné une baisse des commandes de l’ordre de 10 % au cours de l’année 2009 par rapport à 2008. Depuis juillet, des secteurs, les textiles et les équipements automobiles, connaissent même une bonne reprise. Le programme de soutien mis en place par le gouvernement dès janvier 2009 en faveur des entreprises exportatrices a permis de sauver plus de 55 000 emplois industriels et de n’en perdre que 5 000 sur un effectif total de 500 000. 

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Les investissements ont-ils été touchés ?

Très peu, dans l’ensemble. Les investissements déclarés de janvier à la fin août 2009 dans les industries manufacturières ont diminué de moins de 2 %. Une baisse compensée par le bond de 16 % dans le secteur mécanique, électrique et électronique et de 14 % dans celui de l’agroalimentaire. De nouveaux projets viennent d’entrer en production, comme celui de l’italien Plastotecnica [profilés de plastique, NDLR] et du français Zodiac marine & Pool [piscines et radeaux de plaisance, NDLR]. Une vingtaine de grands projets sont en chantier comme celui du pôle aéronautique intégré autour de la filiale Aerolia (groupe européen EADS) et ceux des équipementiers automobiles japonais (Yazaki), français (Hutchinson) et allemands (Kromberg & Schubert et Dräxlmaier). 

Comment préparez-vous l’avenir face à vos concurrents ?

Notre stratégie est de tripler les investissements directs étrangers dans les industries manufacturières d’ici à 2016 et de doubler la valeur de leurs exportations. Nous souhaitons attirer des investissements plus capitalistiques. Le créneau de la main-d’œuvre « low cost » est dépassé. Notre nouveau slogan, Think Tunisia, est basé sur la capacité de nos ingénieurs et la compétitivité de notre site. Nous pouvons être en compétition avec un de nos voisins sur un projet ponctuel. Mais nos vrais concurrents, ce ne sont pas les pays du sud de la Méditerranée, ce sont les pays asiatiques.

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