Tchétchénie : Kadyrov prépare l’avenir

JOSEPHINE-DEDET_2024

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 1 minute.

Ramzan Kadyrov a beau être jeune (33 ans), il a déjà choisi son successeur. Il est vrai que le Caucase russe, et notamment la république de Tchétchénie, qu’il préside avec la bénédiction de Moscou, n’est pas vraiment un havre de paix. Officiellement, la guerre est finie. Pourtant, les hommes de Kadyrov continuent de traquer les indépendantistes, qui, même si nombre de leurs chefs ont été éliminés, multiplient les attentats depuis plusieurs mois. Le 15 septembre, une femme kamikaze a frappé en plein centre de Grozny, la capitale.

Comme Kadyrov se sait menacé (Akhmad, son père et prédécesseur, est mort dans un attentat en 2004), et qu’il se pose en leader voué au bien-être de son peuple, il songe à l’avenir. « S’il devait m’arriver quelque chose, a-t-il confié le 24 septembre, c’est Adam Delimkhanov, mon meilleur ami, mon frère, qui serait le mieux placé pour poursuivre mon œuvre. » Député au Parlement russe et, pour l’heure, occupé à guerroyer dans les montagnes, ce dernier est sous le coup d’un mandat d’arrêt international : il aurait commandité l’assassinat d’un opposant, Soulim Iamadaïev, à Dubaï, en mars. Quant à « l’œuvre » de Kadyrov… Comme l’a rappelé, le 10 septembre, le commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, elle consiste surtout à faire régner un « climat de peur ». Natalia Estemirova et Zarema Sadoulaeva, deux responsables d’ONG assassinées cet été, ne sont plus là pour en témoigner. 

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