Déluge meurtrier

Les pluies diluviennes qui se sont abattues sur le pays ont fait des ravages et semé la désolation, notamment dans la région de Redeyef.

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

Une semaine après le déluge qui s’est abattu, le 23 septembre, sur le sud et le centre de la Tunisie, notamment dans la région de Redeyef, on ne dispose toujours pas d’un bilan humain et matériel définitif. Officiellement, on a dénombré, vingt-quatre heures après le drame, 17 morts. Selon les témoignages partiels de la population, il y aurait au moins 25 morts et des dizaines de blessés. On ignore le nombre de disparus, et les sans-abri devraient se compter par milliers.

La région de Redeyef, l’une des plus pauvres du pays, n’est pas coutumière des fortes averses de fin d’été. Dans cette zone aride, la moyenne pluviométrique en septembre n’est que de 20 mm. Or ce sont 150 mm d’eau qui se sont abattus en une heure le 23 septembre. Vivant pour la plupart dans des maisons rudimentaires, les 60 000 habitants de la cité minière ont été surpris dans leur sommeil, vers 5 heures du matin. Des maisons se sont effondrées sur leurs occupants. Le courant était tellement fort qu’il était impossible d’aller s’abriter ailleurs. Des femmes et des enfants ont ainsi été emportés par les flots qui se sont déversés dans l’oued Selja.

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Les inondations ont également frappé les régions de Kasserine, Gabès, Sfax, et Mahdia, jusqu’aux environs de la capitale. Plus d’une douzaine d’heures après le déluge à Redeyef, les routes étaient presque toutes coupées dans le Sud et le Centre en raison de la crue de plusieurs oueds. Comment secourir les sinistrés dans ces conditions ? À Redeyef, une petite garnison de l’armée a fait ce qu’elle a pu, tandis que la protection civile, venue de Gafsa, n’a pu rejoindre la cité qu’en hélicoptère, avant que la décrue lui permette d’atteindre les populations sinistrées. Mais nombreux sont les Tunisiens qui se posent des questions : Pourquoi la météo nationale n’a-t-elle pas publié de bulletin d’alerte ? Pourquoi les responsables ont-ils tenté, à la télévision, de minimiser la catastrophe ? Et, surtout, quand les pouvoirs publics tiendront-ils leur promesse, réitérée à chaque inondation, de corriger les insuffisances en matière d’infrastructures ?

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