Yémen : catastrophe humanitaire
Depuis le 11 août dernier, date de la reprise des hostilités entre l’armée gouvernementale et le mouvement chiite d’Abdelmalek al-Houthi, la situation humanitaire au Yémen ne cesse de se détériorer. Le champ de bataille se situant près de la vieille ville de Saada, principale agglomération urbaine du Nord, 30 000 personnes ont dû quitter leur foyer. En rase campagne, où l’armée opère à l’aide de la grosse artillerie et de l’aviation, les ONG évaluent le nombre de déplacés à plus de 150 000, et la poursuite des combats meurtriers (des centaines de morts dans les deux camps) rend difficile, voire impossible l’acheminement de l’aide. Les appels d’ONG et d’agences onusiennes aux belligérants pour l’établissement de corridors humanitaires sont restés lettre morte. Le gouvernement d’Ali Abdallah Saleh rejette toute idée de trêve, arguant que celle-ci « profiterait davantage aux rebelles qu’aux civils ». Si les insurgés chiites ne sont pas opposés à l’établissement de couloirs humanitaires, ils n’en facilitent pas la mise en œuvre. Ce sont eux qui contrôlent les principaux axes routiers de la région et ils refusent de les ouvrir pour empêcher l’approvisionnement des troupes gouvernementales. Une vraie quadrature du cercle. Cette tragédie a provoqué l’apparition d’une nouvelle catégorie de passeurs, qui promettent aux habitants de Saada de les convoyer en dehors de la ville contre espèces sonnantes et trébuchantes.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan