RD Congo : la Gécamines orpheline

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 1 minute.

Paul Fortin jette l’éponge. Après quatre années passées en RD Congo à la tête de l’entreprise nationale Gécamines, ce Canadien affable et d’un abord facile a démissionné, le 30 septembre. « C’est une décision réfléchie, et j’en avais averti les autorités. La remise en état de l’entreprise sera plus longue que prévu, et, à 70 ans, je ne peux plus tenir un tel engagement », explique cet homme visiblement fatigué, qui s’est accordé un mois de vacances en France.

Rude coup pour l’ancien fleuron de l’industrie minière congolaise, dont la production est passée de 400 000 tonnes de cuivre par an dans les années 1970-1980 à moins de 30 000 tonnes aujourd’hui. Pour mettre fin à ce qui ressemble à une lente mais inexorable agonie, Fortin avait misé sur un deal avec Pékin, annoncé en 2007, qui prévoyait un prêt chinois de 6 milliards de dollars assorti d’une rallonge éventuelle de 3 milliards, en échange de la livraison de 10,6 millions de tonnes de cuivre et de 660 000 tonnes de cobalt. Vives réactions du FMI, colère d’autres opérateurs miniers déjà implantés en RD Congo… Cet accord a été depuis revu à la baisse.

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« C’est une décision souveraine de deux États », explique Fortin, persuadé que ce partenariat « gagnant-gagnant » avec les Chinois permettra à la société de relancer sa production. Quant au rapport du sénateur Mutamba Dibwe, rendu public le 24 septembre, qui dénonçait la gabegie dans le secteur minier et estimait les pertes de l’État congolais à 450 millions de dollars en 2008, « il n’a rien à voir avec ma décision », conclut le Canadien, qui se dit toujours prêt à aider « ponctuellement » la Gécamines.

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