Kadhafi, roi de l’expulsion

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 1 minute.

Propos prémonitoires ? Le 21 septembre, António Guterres, le haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés, avait qualifié la situation des migrants établis en Libye d’« effrayante ». Dix jours plus tard, cent cinquante-trois ressortissants maliens sont expulsés dans des conditions dramatiques. Les témoignages de ces malheureux sont accablants pour les services de sécurité libyens.

Héraut des États-Unis d’Afrique, président en exercice de l’Union africaine (UA), Mouammar Kadhafi (qui s’est aussi proclamé « roi des rois » du continent) n’en est pas à son premier « fait d’armes ». Chaque année, ce sont quelque 10 000 Africains, Subsahariens ou Maghrébins, qui subissent un sort identique. Avant d’être expulsés, ils sont parqués dans des camps faisant office de centres de rétention et privés de tous leurs droits. Les ONG spécialisées dans l’assistance humanitaire aux migrants (agences onusiennes comprises) ne jouissent d’aucune reconnaissance officielle en Jamahiriya, et ne peuvent donc visiter ces centres.

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La situation embarrasse les pays européens, l’Italie de Silvio Berlusconi en tête, qui ont signé avec la Libye des accords de réadmission pour ces « boat people » des temps modernes. Quant aux pays d’origine des migrants, les relations politiques et, surtout, économiques, qu’ils entretiennent avec Tripoli excluent toute forme de protestation.

Ceci étant, les Africains expulsés par Kadhafi ne sont pas tous des candidats à l’eldorado européen. La plupart d’entre eux se sont installés en Libye pour y trouver du travail. Privés de passeport, retenus par leur employeur, sous-payés, voire pas payés du tout, ils ne disposent d’aucuns papiers régularisant leur séjour. Et sont donc condamnés à vivre dans une précarité perpétuelle. Vive les États-Unis d’Afrique… 

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