Beyrouth, le temps d’une fête

Publié le 6 octobre 2009 Lecture : 2 minutes.

« Au Liban, on n’a pas de gouvernement, mais on a des idées », risque Assad dans un français hésitant. Cet étudiant est l’un des neuf cents bénévoles qui, avec une gentillesse désarmante, donnent de leur temps pour que les VIes Jeux de la francophonie soient un succès. Du 27 septembre au 6 octobre, Beyrouth s’est offert aux trois mille sportifs et artistes venus d’une quarantaine de pays pour participer à cette grand-messe ludique.

Chantiers, embouteillages, vie nocturne… malgré les séquelles des guerres, malgré la crise politique qui, depuis près de quatre mois, entrave la constitution d’un gouvernement par Saad Hariri, malgré la présence de blindés en centre-ville, le cœur du Liban bat toujours la chamade. « Que voulez-vous, nous les Libanais, on aime la vie », explique Johanna, la cinquantaine pimpante.

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La fête de la Francophonie, qui a drainé une clientèle cosmopolite, différente des habituels touristes régionaux, s’est ouverte sur une cérémonie grandiose au stade Camille-Chamoun, animée par le chanteur sénégalais Youssou N’Dour et la star libanaise Majida el-Roumi, sur fond d’explosion pyrotechnique. L’affluence et la nervosité du service d’ordre étaient telles que même le phénix Cedrus – la facétieuse mascotte des Jeux – a eu du mal à se frayer un chemin.

Plusieurs ministres français, dont le premier d’entre eux, François Fillon, étaient présents aux côtés de Michel Sleimane, le chef de l’État libanais, et de Fouad Siniora, le Premier ministre sortant. Roselyne Bachelot et Rama Yade, ambassadrices de charme du gouvernement français, ont précédé Christian Estrosi, le ministre de l’Industrie, venu défendre la candidature de sa ville, Nice, en compétition avec N’Djamena et Malabo pour l’organisation de l’édition 2013. Représentée par vingt-cinq délégations, l’Afrique a été au centre de ces Jeux. « La francophonie a été très bénéfique pour le continent », a résumé Youssou N’Dour, tandis que les responsables libanais se disputaient la compagnie d’Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF).

De la photo au beach-volley

Rançon de l’éclectisme de cet événement, sur le plan tant sportif (athlétisme, football, judo, boxe et même beach-volley sur la très chic place d’Edde Sands) que culturel (tous les arts figuraient au programme), participants et journalistes ont dû partager leur temps entre une dizaine de sites. Sur la place des Martyrs, jouxtant la grande mosquée Al-Amine, l’église Saint-Georges, une concession Ferrari et le Virgin Megastore, le Village des partenaires était ouvert au public pour faire connaître l’espace francophone dans sa dimension culturelle, artistique et économique. « Ici, le business ne s’arrête jamais », confie Ziad, l’un des convives de l’émir Talal Arslan, le ministre de la Jeunesse et des Sports, qui avait invité plus de quatre cents personnes à dîner dans son palais de Khaldeh.

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Très couvert par les médias francophones, l’événement était également soutenu par Nostalgie FM, qui, présente à Beyrouth depuis 1995, maintient le flambeau d’une francophonie malmenée par la mondialisation, mais toujours très vivace au Liban. Parfois brouillon, à l’image de son urbanisme débridé, mais toujours chaleureux, Beyrouth a réussi son rendez-vous avec la famille francophone, loin du grondement des guerres.

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