Le barrage de tous les espoirs
À la fin de l’année, le complexe hydroélectrique d’Imboulou entrera en activité. Pour les Congolais, en particulier les habitants de la capitale, ce sera une bouée de sauvetage afin de parer aux délestages quotidiens.
Le barrage et la centrale hydroélectriques d’Imboulou, sur la rivière Léfini, à quelque 225 km au nord de Brazzaville, dans le département du Pool, restent l’un des projets les plus ambitieux de l’État congolais. Les quatre turbines de la centrale, d’une capacité totale de 120 mégawatts (MW) pour une production de 700 millions de kilowattheures (autant que la capacité de tout le pays et plus que sa production actuelle, qui est de 400 millions), approvisionneront Brazzaville et le nord du pays, mettant fin aux coupures de courant qui paralysent quotidiennement la capitale. Fruit de la coopération sino-congolaise, le complexe, en construction depuis 2004, sera entièrement opérationnel en juin 2010. Son coût total : 280 millions de dollars, dont 15 % versés par l’État congolais et 85 % par la partie chinoise.
Pour combler son déficit énergétique, Brazzaville – dont la demande est estimée aujourd’hui à 80 MW – doit actuellement importer son électricité du barrage hydroélectrique d’Inga, situé dans l’ouest de la République démocratique du Congo. La facture est lourde : quelque 500 millions de F CFA (762 000 euros) par mois. C’est pourquoi, en plus des 50 MW fournis par Inga, la mise en service à la fin de cette année de la première des quatre turbines d’Imboulou, d’une puissance de 30 MW, aura des effets immédiats. D’abord sur l’amélioration des capacités et de la distribution, et, ensuite, sur la réduction de la dépendance vis-à-vis d’Inga. Si, comme le prévoit le calendrier, les 120 MW produits par le nouveau complexe (qui viendront s’ajouter aux 32 MW de la centrale thermique de Mpila, dans la capitale, et à l’énergie importée d’Inga) sont disponibles en 2010, Brazzaville devrait pouvoir souffler.
Un premier pas
Mais est-ce que ce sera la fin du cauchemar pour les consommateurs ? « Non, ce ne sera pas la fin des délestages », répond Léon Ibovi, ingénieur chargé du projet Imboulou. « Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte, explique-t-il. Il y a, entre autres, la construction d’une centrale à gaz de 300 MW, la réhabilitation des réseaux de transport d’électricité dans la zone méridionale, auxquelles il faudra ajouter le complexe d’Imboulou. L’autonomie énergétique de Brazzaville est à ce prix. » Et de préciser que, pour résoudre le problème des délestages, il faudra passer par la réhabilitation et la densification des réseaux de distribution : un réseau de 1 550 km de lignes haute et moyenne tension doit permettre de faire passer le taux d’électrification du pays de 25 % à 50 %. « C’est un impératif auquel le gouvernement s’attelle déjà, ajoute-t-il. Des études de faisabilité ont été lancées, des cabinets choisis. On devrait connaître la stabilité d’ici à 2010-2011. » Une stabilité et un équilibre énergétiques qui, souligne l’ingénieur, dureront au moins dix ans… Au-delà, il faudra penser à la construction d’autres ouvrages qui permettent de répondre aux besoins engendrés par la croissance économique et démographique. Imboulou n’est donc que le premier maillon d’une chaîne de projets, qui doit s’étendre à l’ensemble du pays.
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