En pleine reconstruction

Le pays a regagné la confiance des bailleurs internationaux et renoue avec la croissance. Alors que l’essentiel de ses revenus provient du pétrole, parviendra-t-il à relever le défi de la diversification et à réduire la pauvreté ?

ProfilAuteur_TshitengeLubabu

Publié le 29 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

Malmenée par des années de guerre civile et d’instabilité, l’économie a, mine de rien, marqué beaucoup de points depuis le début de cette décennie, même si cela ne se remarque pas beaucoup dans le panier de la ménagère. Le taux de croissance économique (à prix constants) est passé de – 2,6 % en 1999 à près de 10 % en 2008. Mais cette économie reste surtout très largement dépendante du pétrole (60 % du PIB, 90 % des exportations de marchandises). À titre d’exemple, le secteur pétrolier a représenté l’an dernier 85,7 % des recettes totales de l’État. Par rapport à 2007, elles se sont chiffrées à 2 079 milliards de F CFA (3,2 milliards d’euros), en hausse de 61,9 %. Mais il a suffi que le prix du baril de pétrole baisse dans la seconde moitié de l’année 2008 pour que le budget de l’État en subisse les conséquences… et chute de 50 %. D’où la nécessité de diversifier l’économie.

Actuellement, les filières les plus productives, après le pétrole, sont la sylviculture, l’industrie minière et les services. Hors hydrocarbures, le secteur primaire – agriculture, bois et élevage (voir pp. 82-83) – n’a représenté que 5 % du PIB en 2007, contre 12 % en 1980 et 27 % en 1960 ; tandis que le secteur secondaire a contribué pour 6 % au PIB, grâce aux eaux minérales et à la construction (redynamisée par les grands travaux de l’État). Le tertiaire a aussi réalisé des performances notables. Si, hors pétrole, les trois secteurs réunis n’ont représenté que 40 % du PIB en 2008, la valeur ajoutée du secteur non pétrolier ne cesse de croître : 5,9 % en 2006, 6,6 % en 2007 et 7 % en 2008. Et le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une hausse de 8,5 % en 2009.

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Le plus grand défi à relever par le gouvernement congolais reste la réussite des réformes structurelles. Indispensables, elles doivent favoriser l’amélioration de l’état des finances publiques, le renforcement de la gouvernance et de la transparence dans la gestion des ressources nationales. Un défi crucial pour le Congo dans le cadre de ses relations avec les institutions de Bretton Woods. En mars 2006, le pays a atteint le point de décision de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE), et l’étape suivante est le point d’achèvement de l’Initiative PPTE, qui se traduira par l’effacement de la dette extérieure du pays afin que les ressources ainsi épargnées soient consacrées au développement.

Des réformes urgentes

Parmi les mesures que le Congo a prises pour garder le cap et aller dans le sens de la réalisation de cet objectif, on relèvera la création d’une commission et d’un observatoire chargés de lutter contre la corruption, ainsi que l’adhésion à l’Initiative pour la transparence des industries extractives (EITI). À noter aussi l’adoption d’un nouveau code forestier destiné à promouvoir la concurrence et le développement durable.

Par ailleurs, dans un souci d’assainissement et d’efficacité, certaines entreprises étatiques sont sur la liste des privatisables, dont la Société nationale d’électricité (SNE) et la Société nationale de distribution d’eau (SNDE). Enfin, le Chemin de fer Congo-Océan (CFCO), principale voie de communication entre Brazzaville et Pointe-Noire, la capitale économique du pays, a été mis en concession. Ce qui réduit davantage la mainmise de l’État.

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