Giscard-Lady Di : pipole… ou pipeau ?
Il fallait oser ! Après Le Prince et la Danseuse, un nanar des années 1950 qui mariait à l’écran Laurence Olivier et Marilyn Monroe, voici Le Président et la Princesse, une bluette qui, avant même de se retrouver dans les bacs des libraires, le 1er octobre, fait buzzer sur Internet, jaser à la buvette de l’Assemblée nationale française et persifler outre-Manche.
L’auteur ? Valéry Giscard d’Estaing, ancien chef de l’État, père de la Constitution européenne et académicien (il a déjà commis deux romans sentimentaux, brocardés par la critique), qui, à 83 ans, tient à sa réputation de séducteur.
L’intrigue ? Un président de la République française, aussi vert que veuf, vit une passion torride avec la sublime Lady Patricia, princesse de Cardiff. L’auteur précise que cette fille d’Albion (pardon ! de Galles) est une icône médiatique, une épouse délaissée et une diva des causes humanitaires. Cousu de fil rose : c’est Lady Diana ! Et l’amant qui a « la tête en feu et le cœur étincelant de bonheur », c’est lui, Valéry !
Le président gaulois et la princesse galloise : liaison réelle ou fantasme ? confession ou pochade ? plaisanterie ou goujaterie ? Lady Di, décédée en 1997, n’étant plus là pour s’inscrire en faux, spécialistes de la famille royale britannique, biographes des intéressés et analystes politiques en ont débattu doctement. Jusqu’à ce que l’auteur passe aux aveux : oui, la liaison est fictive, mais Patricia est bien le double littéraire de Diana. Et c’est la vraie princesse qui lui avait fait promettre d’écrire un livre sur « les amours des dirigeants des grands pays »… sans se douter qu’elle en serait l’héroïne posthume.
Un joli coup éditorial pour XO et son patron, Bernard Fixot, as du scoop et gendre de Giscard. Et un vilain coup de griffe à Chirac, qui s’apprêtait à publier ses Mémoires. À moins que ce dernier ne nous réserve à son tour quelque surprise croustillante…
