L’affaire Clearstream en quatre questions

1. Quel était le but du complot présumé contre Sarkozy ?

De l’impliquer dans un scandale de corruption, afin de contrecarrer ses ambitions présidentielles. L’opération visait aussi plusieurs responsables politiques de premier plan, comme Dominique Strauss-Kahn, actuel directeur général du FMI, et plusieurs dirigeants du groupe aérospatial européen EADS.

2. De quoi Villepin est-il accusé ?

Le nom de Sarkozy a été frauduleusement introduit dans une liste de titulaires de comptes ouverts dans une caisse de compensation dont le siège est à Luxembourg : Clearstream. Cette liste a ensuite été anonymement communiquée au juge Renaud Van Ruymbeke, chargé d’instruire l’affaire dite des « frégates de Taiwan ». Villepin est soupçonné d’avoir diligenté une enquête officieuse concernant ces listings et d’avoir ordonné la communication de ceux-ci à la justice, en dépit de doutes sérieux quant à leur authenticité.

3. Quels seront les moments clés du procès ?

Villepin devrait être appelé à la barre le 30 septembre. Mais ses coaccusés, qui prétendent qu’il a tiré les ficelles de la manipulation, devront en apporter la preuve. Ils seront interrogés sur ce que savait l’ancien Premier ministre, mais aussi sur la date à laquelle l’informaticien Imad Lahoud a introduit le nom de Sarkozy dans la liste, à la demande, soutient-il, de Villepin.

4. Qu’est-ce qui oppose Sarkozy et Villepin ?

Le premier est convaincu que le second voulait à tout prix freiner son ascension politique, fût-ce par des moyens illégaux. La carrière de Villepin est aujourd’hui au point mort, tandis que celle de Sarkozy est à son zénith. Or la vengeance est un plat qui se mange froid… Villepin dénonce un procès à grand spectacle, monté de toutes pièces par Sarko.