Ben Jaafar, le dernier des Mohicans
Le chef du Forum démocratique pour le travail et les libertés a déposé son dossier de candidature à l’élection présidentielle du 25 octobre.
Publié le 29 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
Mustapha Ben Jaafar, 68 ans, nous rappelle l’histoire de ce Mohican en quête perpétuelle d’une rivière calme. Le leader du Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, opposition) milite depuis cinquante ans en faveur des droits de l’homme et d’une « démocratie apaisée », voire responsable. Le 24 septembre, il est enfin arrivé au bout de ses peines en parvenant à déposer son dossier de candidature à la présidentielle du 25 octobre prochain. Il est le cinquième candidat en lice après Zine el-Abidine Ben Ali, 73 ans, président sortant (au pouvoir depuis le 7 novembre 1987) et chef du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), Mohamed Bouchiha, 61 ans, du Parti de l’unité populaire (PUP), Ahmed Inoubli, 50 ans, de l’Union démocratique unioniste (UDU), et Ahmed Brahim, 63 ans, du Mouvement Ettajdid (Le Renouveau).
Comme les autres candidats, Ben Jaafar a dû faire la preuve qu’il remplissait les conditions requises pour être candidat : être âgé de 40 ans au moins et 75 ans au plus, être musulman et de nationalité tunisienne « sans discontinuité ». Cette dernière condition doit également être remplie par le père et la mère, ainsi que par les deux grands-pères (les preuves sont souvent difficiles à apporter pour ceux qui ont vécu dans les années 1900). À ces conditions s’en ajoute une autre : être chef désigné de son parti depuis au moins deux ans, au lieu de cinq auparavant. Par ailleurs, il n’est plus nécessaire d’avoir au moins un député. Ben Ali sera donc opposé à quatre adversaires, contre trois en 2004 et deux en 1999.
« En déposant ma candidature, j’ai accompli mon devoir, nous a expliqué Ben Jaafar. Ne pas participer aurait été un acte d’abandon. Ma mission en tant qu’homme politique, c’est de militer en faveur de la démocratie. Ce pays est riche de compétences et de personnes capables d’assumer les plus hautes responsabilités. Avec les autres candidats de mon parti aux législatives [qui se tiendront le même jour, NDLR], nous proposerons un projet alternatif avec un ensemble de réformes politiques et socio-économiques. »
