Le retour du chef rebelle
Ibrahim Ag Bahanga, isolé depuis qu’il s’est refusé à signer la paix avec Bamako en février 2009, annonce son arrivée au pays après plusieurs mois « d’exil » à Tripoli.
Publié le 28 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
En février 2009, il avait bruyamment quitté la table des négociations avec le gouvernement malien à Alger. Deux mois plus tard, l’armée gouvernementale avait mis ses troupes en déroute. Depuis, il s’était installé à Tripoli, avec femmes et enfants. Il s’était abstenu de tout commentaire quand ses hommes avaient déposé les armes à Kidal, dans le cadre de l’accord d’Alger, pour réintégrer les forces de sécurité. Ibrahim Ag Bahanga, chef de la rébellion touarègue au Mali, revient sur le devant de la scène et annonce son retour au pays. Ce retour soulève de nombreuses interrogations.
Quel sort lui réserve la justice malienne ? Le chef rebelle est en effet sous le coup de poursuites pour faits de guerre contre des soldats de l’armée. Pour le moment, les autorités se refusent à tout commentaire sur le sujet. Quelle pourrait être la réaction des populations de l’Adrar des Ifoghas, soulagées de voir leur capitale, Kidal, rayée de la liste des zones à risques de l’ONU depuis le 15 septembre ? Où s’est-il installé depuis qu’il a quitté sa résidence de Tripoli à la fin du mois de ramadan ? En Algérie, comme le laisse entendre la presse privée de ce pays ? Peu probable. Le gouvernement d’Ahmed Ouyahia n’est pas près de pardonner à Bahanga sa bouderie, qui avait failli faire capoter ses efforts de médiateur. « Il est sur le terrain », assure une source proche du chef rebelle, autrement dit dans les maquis de Tigharghar, fief de la rébellion. Ses intentions ? « Organiser des assises pour la communauté touarègue du Nord-Mali en associant toutes les sensibilités politiques de la région », affirme Hama Ag Sid Ahmed, son porte-parole. Encore faut-il pour cela qu’il finisse par sortir du bois.
