Ratsiraka ne veut pas lâcher l’Arema
Depuis Paris, l’ancien président essaie de garder le contrôle du parti, que lui dispute Pierrot Rajaonarivelo.
Les cadres de l’Avant-garde pour la rénovation de Madagascar (Arema), le parti de l’ancien président Didier Ratsiraka, vont-ils renier le père fondateur ? C’est en tout cas le souhait de la mouvance de Pierrot Rajaonarivelo, secrétaire national du parti, en délicatesse avec son ancien mentor. La rupture entre les deux hommes date de la grande crise politique de 2001, quand Ratsiraka et Ravalomanana se disputaient la présidence, Pierrot ayant semblé à un moment prêt « au nom de l’intérêt national » à reconnaître la victoire de Ravalomanana. On imagine facilement le courroux de l’amiral, qui se voyait ainsi lâché par un « dauphin » qu’il trouvait déjà un peu trop pressé… Ratsiraka se méfiait tant de ses ambitions qu’en lui confiant le parti, en 1997, il avait supprimé les titres de président et de secrétaire général, pour ne lui accorder qu’un moins prestigieux poste de « secrétaire national ».
Poursuivi par la justice sous Ravalomanana, Pierrot fut contraint, comme Ratsiraka, à l’exil. Sept ans en France sans que la réconciliation ne soit scellée. De retour depuis avril 2009, Pierrot Rajaonarivelo, qui jouit d’une popularité certaine dans la Grande Île, essaie de reprendre le parti en main. Il dit tenir 75 % de ses cadres. Et s’il annonce la création prochaine d’un « mouvement » pour le soutenir, il n’envisage pas de lâcher l’Arema. Même si le parti a pris quelques revers électoraux, il n’en reste pas moins un outil bien rodé dont il serait dommage de se priver. La bataille pour le contrôle bat son plein, elle pourrait s’achever en février 2010 avec un congrès national décisif.
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