« Mains propres » : le ménage se poursuit

Publié le 28 septembre 2009 Lecture : 1 minute.

La justice continue ses investigations ouvertes dans le cadre de l’opération « mains propres », lancée en juin 2008 par le président ivoirien Laurent Gbagbo. La vingtaine de dirigeants des organes de la filière café-cacao (Henri Kassi Amouzou, Lucien Tapé Do, Firmin Kouakou…) inculpés, sont toujours en détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Et l’enquête a avancé. « Nous avons réussi à retracer tous les circuits que les fonds empruntaient, et ce sont des montants très importants. Des nouvelles procédures vont bientôt être engagées pour récupérer l’argent, mais cela va être long », révèle un magistrat proche du dossier.

Grâce au concours des banques, une centaine de comptes, appartenant à certains barons du cacao ou à leurs proches, ont été découverts dans des établissements bancaires locaux. Pour le moment, ils n’ont pas encore été saisis. Une commission rogatoire internationale exécutée en Europe a également permis à Joachim Ladji Gnakadé, le doyen des juges d’instruction en charge de l’affaire, de retrouver des dizaines de comptes numérotés, principalement en France, en Suisse et au Luxembourg. « Avec le soutien de l’organisation de lutte antifraude de la Commission européenne, la justice ivoirienne a amassé des informations sur tous les circuits de transferts vers l’Europe », confie le magistrat. Les ex-barons de la filière encourent des peines de prison allant de cinq ans à la perpétuité.

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Mais la justice n’a pas seulement ciblé les opérateurs de la filière. Les cinq ministres de tutelle qui l’ont cogérée sont aussi dans le viseur des juges. Ces derniers ont également étendu leurs investigations aux industriels. Deux experts des douanes, spécialement recrutés, auraient découvert un vaste réseau de fraudes impliquant des sociétés de négoce qui évitaient ainsi de payer le droit unique de sortie (DUS), la principale taxe de l’État sur l’exportation des fèves de cacao. Le préjudice est chiffré à plus de 200 milliards de F CFA. Après d’âpres négociations avec les autorités ivoiriennes, les exportateurs mis en cause sont passés à la caisse.

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