Coupure de réseau pour Al-Qaïda
Publié le 28 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
C’est le premier réseau du genre que les autorités marocaines affirment avoir démantelé la semaine dernière. Au total, vingt-quatre militants islamistes, soupçonnés d’avoir recruté des volontaires pour mener des opérations kamikazes en Irak, et pour conduire le djihad en Afghanistan et en Somalie.
Si les liens entre réseaux salafistes du Maroc, d’Afghanistan et d’Irak sont établis depuis au moins 2003, c’est la première fois que la Somalie, désormais considérée comme une solide base arrière d’Al-Qaïda en Afrique orientale, est officiellement désignée par Rabat comme la destination des islamistes marocains.
Les terroristes présumés, dont l’identité n’a pas été révélée, seraient pour certains des récidivistes déjà condamnés dans le cadre des vastes coups de filet lancés au lendemain des attentats-suicides de Casablanca (quarante-cinq morts, dont douze kamikazes, le 16 mai 2003). Ils auraient été interpellés dans le nord du Maroc, à Tétouan, Tanger, Larache et Taza. Les suspects planifiaient également des actes terroristes d’envergure au Maroc. Pour les préparer, ils projetaient de recevoir sur place des artificiers d’Al-Qaïda, susceptibles de leur apporter leur savoir-faire en matière de fabrication d’explosifs.
Le ministère de l’Intérieur, qui a largement médiatisé cette opération, a précisé que le réseau démantelé coordonnait son recrutement avec des antennes d’Al-Qaïda en Suède et en Belgique. D’éventuelles ramifications en Belgique renvoient au réseau Belliraj, du nom de ce ressortissant belgo-marocain condamné en juillet dernier à la réclusion à perpétuité pour avoir, en compagnie d’une trentaine de complices, tenté de déstabiliser la monarchie chérifienne.
Cette opération intervient quelques jours avant l’arrivée au Maroc du ministre français de l’Intérieur, Brice Hortefeux. En raison de l’étroitesse des liens entre les services de sécurité français et marocains, le démantèlement de ce réseau et l’exploitation des interrogatoires qu’il a suscitée devraient être observés avec attention par la délégation française.
