Le Premier ministre Seini Oumarou, ainsi que deux membres de son équipe, Mohamed Ben Omar, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, et Issaka Labo, ministre des Affaires religieuses, ont présenté leur démission au président Mamadou Tandja, le 21 septembre, afin de pouvoir briguer un siège de député lors des législatives prévues le 20 octobre.

La loi interdisant le cumul de mandats, leur démission a été acceptée par le chef de l’État, qui, dans la foulée, les a tous trois décorés pour services rendus à la République. C’est une première pour Tandja, qui avait refusé, en 2004, la démission de son Premier ministre, Hama Amadou, alors au faîte du pouvoir, aujourd’hui en disgrâce et sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour détournement de fonds publics.

Pour remplacer le fidèle et discret Seini Oumarou, Tandja compte sur l’influent Albadé Abouba, ministre d’État en charge de l’Intérieur et de la Sécurité publique. Il devrait assurer l’intérim jusqu’aux élections.

Le scrutin, dont la victoire est promise au Mouvement national pour la société de développement (le MNSD-Nassara, de Seini Oumarou), est dénué de tout suspens. L’opposition ayant décidé de le boycotter, il y a peu de chances pour que le résultat ait une quelconque influence sur le choix du prochain chef du gouvernement.

Après le 20 octobre, le président Tandja devrait composer son exécutif autour d’un technocrate. Deux hommes ont la faveur des pronostics : Mohamed Lamine Zeine, ancien directeur de cabinet de Tandja et actuel ministre des Finances, et l’un de ses prédécesseurs, Ali Badjo Gamatié, ex-vice gouverneur de la BCEAO.

Mais Tandja ne fait pas cas des rumeurs. Après avoir décoré les ministres démissionnaires, il est parti au Venezuela, le 23 septembre, pour y faire une visite d’État et participer au sommet Amérique du Sud-Afrique.