Pas d’économie sans social

Grande pauvreté éradiquée, système de soins performant, éducation et logement pour tous… la politique de solidarité joue à plein. Pourtant, la précarité et les inégalités n’ont pas disparu.

Publié le 21 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

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1987-2009 Les années Ben Ali

Sommaire

Dès l’indépendance, en 1956, les autorités tunisiennes ont bâti leurs budgets et leurs plans de développement sur deux termes : économique et social. Et les efforts se poursuivent. Dernier chiffre en date : la part des dépenses à caractère social (éducation, santé, habitat) atteint cette année 60 % du budget de l’État.

Le chemin parcouru est immense : la population vivant au-dessous du seuil de pauvreté ne représente plus que 3,8 % de la population totale, contre 7,7 % en 1985 et 75 % en 1959. Le revenu moyen par habitant a été multiplié par dix entre 1959 et 1987 puis par cinq entre 1988 et 2009. Sous la présidence de Habib Bourguiba (1956-1987), comme sous celle de Zine el-Abidine Ben Ali (depuis 1987), les mêmes consignes se suivent, avec plus d’ampleur en faveur, notamment, des femmes en milieu rural et des régions pauvres. La politique de planning familial a porté ses fruits : baisse de la fécondité (2 enfants par femme, au lieu de 6 en 1956 et 3 en 1990) et division par trois du taux de croissance démographique (aujourd’hui à 1 %).

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Une classe moyenne majoritaire…et fragile

Grâce à l’amélioration générale de la santé (augmentation du nombre d’hôpitaux et de dispensaires, de médecins et d’infirmières), l’espérance de vie à la naissance a augmenté de vingt-cinq ans, passant de 49 à 74 ans (l’écart avec les pays riches n’est plus que de cinq ans, contre vingt en 1959).

Cependant, beaucoup d’efforts restent à accomplir pour éradiquer l’analphabétisme parmi les adultes (23 %), surtout les femmes, pour lutter contre l’abandon scolaire au cours des années du collège et du lycée (par manque de réussite, mais aussi par manque de moyens financiers) et pour réduire les inégalités. En effet, beaucoup de gens vivent juste au-dessus du seuil de pauvreté, avec le risque de tomber plus bas et de décrocher, donc, de la classe moyenne, estimée à 80 % de la population. L’écart est nettement visible lorsqu’on regarde le classement selon l’Indice de développement humain (IDH) établi par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). La Tunisie est certes loin devant le Maroc, mais aussi loin derrière la Hongrie, par exemple.

Négligée sous Bourguiba, la politique de solidarité a été lancée en 1993 avec le Fonds 26-26, financé par une collecte systématique de dons auprès des particuliers et des entreprises ainsi que par des contributions fiscales. Ce fonds couvre 1 829 « zones d’ombre » (très pauvres) peuplées de 1,3 million d’habitants (soit 12,5 % de la population). En quinze ans, le Fonds a mobilisé 900 millions de DT (480 millions d’euros) en leur faveur. Mieux, il a favorisé la création, en 1997, de la Banque tunisienne de solidarité (BTS). En onze ans d’activité, la BTS a financé 580 000 opérations (microprojets montés par de jeunes entrepreneurs et microfinance pour les petits métiers) pour un montant de plus de 1 milliard de DT (533 millions d’euros). 

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