Niger : une armée républicaine ?

Publié le 21 septembre 2009 Lecture : 2 minutes.

L’armée qui lâcherait le chef de l’État ? L’opposition en rêve, mais l’ex-colonel Mamadou Tandja veille au grain. Chaque jour, il reçoit le chef d’état-major des armées, le général Moumouni Boureïma. Discret mais ambitieux, ce dernier est aussi le symbole d’une armée qui, par le passé, n’a pas hésité à sortir de son rôle. Il a ainsi participé au coup d’État qui a porté Baré Maïnassara au pouvoir en 1996, avant de devenir, après son assassinat, ministre de l’Intérieur pendant la transition dirigée par le général Wanké. Depuis, cet ancien préfet de Niamey, parmi les fidèles du président Tandja, lui garantit l’allégeance de la troupe.

Décidé à en finir avec la rébellion touarègue, le général Moumouni Boureïma a obtenu en 2007 de Tandja ce que l’armée réclamait : avoir carte blanche. Des exactions ont eu lieu ? Les organisations de défense des droits de l’homme protestent ? Tandja couvre ses hommes.

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Du coup, quand, le 27 juin dernier, l’opposant Mahamadou Issoufou a appelé l’armée à désobéir au chef de l’État, la réponse a été sans appel : « Tenues par le devoir de neutralité et de réserve, les forces armées ne sauraient ni être associées à un quelconque débat politique ni être impliquées dans des actions déstabilisatrices. » Déclaration interprétée moins comme un serment républicain que comme une prise de position pro-Tandja.

Celui-ci n’a jamais cessé de placer des hommes et d’en déboulonner d’autres pour rajeunir le commandement, reprendre en main la garde présidentielle, écarter les éléments « suspects ». « Il a su aussi choyer les troupes. Le taux d’indemnité pour les missions a été augmenté de 60 % à 80 % selon les grades, et les soldats en mission de paix à l’étranger, qui peuvent toucher des primes jusqu’à 3 000 dollars mensuels, conservent leur salaire au pays, versé à leur famille », explique une source proche de l’intendance militaire.

Le système a pourtant ses failles. Certains des jeunes officiers formés à l’étranger s’indignent en privé des nombreux privilèges dont jouit la haute hiérarchie. L’indéfectible soutien pourrait s’effriter si le gouvernement venait à connaître des fins de mois difficiles et du retard dans le paiement des soldes.

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