La RD Congo, premier producteur de cobalt au monde

Avec des exportations en hausse de plus de 350 % en cinq ans, la RD Congo est devenue le premier producteur et exportateur de cobalt. Toutefois, ses capacités de raffinage restent à améliorer.

Du minerai est extrait un hydroxyde de cobalt bleu-vert. © DR

Du minerai est extrait un hydroxyde de cobalt bleu-vert. © DR

Publié le 14 mai 2013 Lecture : 3 minutes.

Ses nombreuses applications industrielles font du cobalt l’une des huit matières premières stratégiques. Or la RD Congo concentrerait quelque 40 % des réserves mondiales de ce minerai, soit environ 2,14 millions de tonnes. Avec le regain de l’activité minière dans la province, ses exportations de cobalt ont fait un formidable bond, passant de 26 168 tonnes en 2007 à 119 341 t en 2012, selon la division des mines et de la géologie du gouvernement provincial. De quoi confirmer le titre de la RD Congo devenue en quelques années premier producteur et premier exportateur mondial, très loin devant la Zambie et ses autres concurrents (Canada, Chine, Russie…).

Rejets

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C’est à partir de 2009 que les exportations ont grimpé en flèche, dopées notamment par l’entrée en production de Tenke Fungurume Mining (TFM). Toutefois, les exportations de cobalt électrolytique (raffiné par électrolyse) et de concentrés de cobalt ne représentaient respectivement que 16 % et 8 % du total exporté l’an dernier. Le raffinage pour obtenir du métal quasi pur a donc encore du chemin à faire, rares étant les compagnies à disposer pour le moment d’une unité de cobalt électrolytique. C’est le cas de Kamoto Copper Company (KCC), coentreprise contrôlée par le suisse Glencore. La matière première provient des rejets miniers des anciennes exploitations, qui renferment d’importantes quantités de cobalt, et des gisements de la copper belt (« ceinture de cuivre »).

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En 2012, dans le top 10 des premiers exportateurs de cobalt contenu du pays, 6 compagnies se détachaient nettement, réalisant 87 % des exportations, selon la division des mines et de la géologie. En tête caracolaient TFM (25 751 t de cobalt contenu exportées) et KCC (24 686 t), suivis de Mutanda Mining (16 703 t), contrôlé par Glencore, et de Boss Mining (16 421 t), détenu majoritairement par le groupe kazakh Eurasian Natural Resources Corporation (ENRC). Venaient ensuite Ruashi Mining (11 290 t), passé fin 2011 sous le contrôle du chinois Jinchuan (lire ci-dessous), ainsi que le Groupement pour le traitement du terril de Lubumbashi (11 010 t), une coentreprise entre le Groupe Forrest International et la Gécamines qui exploite une partie de l’accumulation des scories issues des activités métallurgiques, de 1924 à 1992, de l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK), puis de la Gécamines.

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Extension

La production de cobalt au Katanga devrait continuer de considérablement progresser. KCC prévoit d’en produire 30 000 t par an d’ici à 2015. De son côté, TFM, dont les réserves de cobalt pourraient être revues à la hausse, va également augmenter sa production avec l’agrandissement de sa mine et l’extension de son usine de traitement. De même, la Société d’exploitation de Kipoi, partenariat entre l’australien Tiger Resources et la Gécamines, va bientôt disposer d’une usine de grande capacité, en cours de finalisation.

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Nouvelle vague chinoise

Jusqu’à présent, les sociétés chinoises présentes dans la filière cuivre-cobalt au Katanga étaient nombreuses mais petites, sans grands gisements et achetant les minerais à des creuseurs pour alimenter leurs usines. Seul se démarquait Congo Dongfang International Mining (CDM), avec une exploitation industrielle et une usine moderne. Depuis l’an dernier, les choses ont changé avec l’acquisition par le chinois Minmetals de 95 % des parts du canadien Anvil Mining dans Anvil Mining Concentrate Kinsevere et celle de 75 % de Ruashi Mining par le groupe Jinchuan, à la suite de son rachat du sud-africain Metorex.

Selon la division provinciale des Mines, cette montée en puissance devrait se confirmer dans les prochains mois avec le projet de la China Railway Engineering Corporation de reprendre les parts détenues par ses compatriotes dans la Minière de Kalumbwe Myunga, la Compagnie minière de Luisha et Shituru Mining Corporate, pour créer une seule entité. Une manière de pallier le retard de remboursement du prêt chinois (minerais contre infrastructures) qui devait être assuré par la production de la Sino-Congolaise des mines (Sicomines, joint-venture entre China Railway Group Limited, Sinohydro Corporation, Zhejiang Huayou Cobalt et la Gécamines), dont l’exploitation n’a pas démarré ? En attendant son entrée en production, le gisement de Sicomines reste néanmoins une valeur sûre. M.D.

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