Wade, l’« ami » de Dadis
« S’il a un fils, qu’il s’occupe de Karim », « Wade, rentre chez toi »… Le 12 septembre, alors que le président sénégalais effectuait sa quatrième visite en Guinée depuis l’avènement de la junte militaire, le 23 décembre 2008, les commentaires déplaisants à son égard pleuvaient. Il y a huit mois, le soutien immédiat d’Abdoulaye Wade au capitaine Moussa Dadis Camara avait pourtant été salué par la majorité des Guinéens. Le soldat fraîchement installé avait alors la cote, et la population, craignant un isolement du pays sur le plan international, était satisfaite d’avoir trouvé un allié. Entre-temps, la donne a changé. Alors que son bilan est contesté, Dadis n’exclut plus de se présenter à la présidentielle du 31 janvier 2010. Et il a aussi commencé à déployer d’importants moyens pour appâter l’électorat (voir J.A. n° 2538).
Pour cette nouvelle visite à Conakry du président sénégalais, en compagnie de son homologue du Liberia, Ellen Johnson-Sirleaf, le pouvoir guinéen a organisé une manifestation de soutien à la junte. Cela a fonctionné. Le chef de l’État sénégalais a invité la Cedeao, l’Union africaine ainsi que la communauté internationale à venir voir de « leurs propres yeux ce qui se passe ». « Il ne faut pas rester à 5 000 km pour se prononcer sur les problèmes », a-t-il conclu. Pour les « anti-Dadis », les choses sont claires : Wade, impressionné par la foule venue saluer Dadis, approuve une éventuelle candidature du chef de la junte. Une partie de l’opposition pense néanmoins que le « vieux » n’a pas encore dit son dernier mot. Son soutien serait en effet soumis au respect par le capitaine de ses engagements. À savoir l’organisation d’élections libres et transparentes auxquelles il ne participerait pas. Mais le président sénégalais a aussi dit qu’il ne pouvait pas « se mêler des affaires de la Guinée »…
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Le livre « Algérie juive » soulève une tempête dans le pays
- Maroc-Algérie : que contiennent les archives sur la frontière promises par Macron ?
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- En Algérie, le ministre Ali Aoun affaibli après l’arrestation de son fils pour cor...
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police