Libye : amazones et muezzines
Surprendre et ne jamais rien faire comme les autres. Mouammar Kadhafi déroge rarement à ce credo. Chaque année, durant le ramadan, ses pairs maghrébins nous ont habitués à parrainer des manifestations spirituelles.
Publié le 21 septembre 2009 Lecture : 1 minute.
Au Maroc, le roi Mohammed VI assiste, tous les soirs, à des causeries religieuses. En Algérie, l’émission Les Cavaliers du Coran, sorte de StarAc qui met en scène des jeunes récitant des versets du livre saint, passionne les téléspectateurs. Même chose en Tunisie, où se tient un concours international tout au long du mois de carême.
Caractéristique de ces manifestations : elles sont essentiellement masculines, et les rares filles admises sont très jeunes. Une aberration pour le « Guide » de la Jamahiriya, qui, pour réparer cette anomalie, a décidé d’organiser une compétition exclusivement réservée aux femmes qui psalmodient le Coran, dotée d’un prix de 500 000 dollars attribué par un jury lui aussi exclusivement féminin.
Le concours a réuni près de cent cinquante participantes venues de soixante-dix pays, dont l’improbable Tchéquie, l’inattendue Moldavie ou la lointaine région de Tchétchénie. Objectif : dénicher la Oum Kalsoum de la psalmodie. L’identité et la nationalité de la gagnante importent peu: aucune participante n’est repartie de Tripoli les mains vides.
La Jamahiriya se veut un modèle d’innovation. Après l’armée des Amazones, ces jeunes filles qui assurent la protection rapprochée de Kadhafi, voici la brigade des « muezzines », concept révolutionnaire pour les musulmans les plus tolérants.
